samedi 22 décembre 2007

Historique

Aubusson se trouve dans la vallée du Couzon, affluent de la Dore, sur un ancien chemin conduisant de Courpière à Vollore, le pays est accidenté, la population est très dispersée.
Jusqu’en 1789, Aubusson fut la paroisse d’Aubusson-Espinasse (Espinasse est l’endroit plein « de plantes épineuses »), il fut d’ailleurs question un moment de rendre officiellement ce nom à la commune. Son territoire était partagé entre plusieurs seigneuries : Puy-Millier, La Souche, Lhauzun, Tournebize et Aubusson.
Puy-Millier depuis le XIII° siècle au moins appartenait aux Chaulet, en 1407, Marguerite Chaulet épousa Antoine de La Barge et depuis lors ses biens suivirent le sort de la Seigneurie de La Barge (commune de Courpière).
La Souche connut divers propriétaires jusqu’en 1612, date de son achat par Antoine de Bonnevie (Voir les seigneurs de Bonnevie de Pogniat), seigneur de Tournebize, et fut ainsi uni à sa seigneurie.
Tournebize eut pour propriétaires les Ratier, les Bonnevie, puis aux XVII° siècle par le mariage de l’héritière, les Matussières, au XVIII° siècle cette seigneurie passa à des bourgeois.
La seigneurie d’Aubusson était aux Montboissier au XIII° siècle et resta dans cette famille jusqu’au mariage en 1572 de Gilberte de Montboissier avec Jacques de La Fin, un autre mariage en 1624 fit passer Aubusson aux Beauverger-Montgon, dans le courant du XVIII° Marie de Beauverger-Montgon, épouse de Jacques de Champigny, laissa la seigneurie à son fils qui, en 1752, la vendit pour 268 000 livres à Charles Claude de Chazerat qui allait devenir Intendant d’Auvergne.
La haute justice était partagée entre la commanderie de Courtesserre, notamment sur Aubussson-Espinasse et la Souche, et la seigneurie d’Aubusson sur le reste de la paroisse et sur de nombreux villages et hameaux des paroisses de Courpière, Vollore et Augerolles.
Jusqu’au 12 juillet 1620, l’église paroissiale était à Espinasse, sous le patronage de saint Séverin, à Aubusson il n’y avait que la chapelle du château dédiée à saint Blaise. Celle-ci ayant été agrandie grâce aux libéralités du seigneur de La Fin, et des plus importants habitants du bourg, l’évêque Joachim d’Estaing consentit à en faire le centre paroissial et désormais nomma le curé, mais l’église d’Espinasse conserva le titre « d’église mère » et le cimetière resta près d’elle, en 1715, le curé adressa en vain une supplique à l’évêque pour qu’il soit transféré à Aubusson.
Espinasse fut longtemps le centre d’un important pèlerinage le 15 août, on y vénérait une statue de la Vierge. Il y a bien des légendes à son sujet. Pendant les guerres de Religion elle aurait été enterrée près de la chapelle pour échapper à la profanation. Pour la retrouver on dut fouiller la terre, c’est alors qu’une source jaillit là-même où on avait caché la statue, depuis l’eau n’a jamais cessé de couler même les années de grande sécheresse. Pendant la Révolution une femme, Louis Dumas, cacha la statue et lui évita la destruction.
(« Histoire des communes du Puy de Dôme » sous la direction de André Georges Manry 1988).
(« Notre Dame d’Espinasse » Abbé J. Decouzon
)
Aux XVII° et XVIII° siècles.
A la fin du XVII° siècle, Mgr Bochart de Saron visita Aubusson en avril 1698. il trouva l’église en bon état avec un clocher meublé de quatre cloches. On y conservait d’importantes reliques. Les deux confréries du saint Sacrement et du Rosaire n’avaient aucun revenu. Les comptes des marguilliers étaient mal tenus. La chapelle du château était en bon état, mais celle de La Souche était interdite depuis longtemps. La paroisse comptait environ 300 communiants assez assidus, sauf deux personnes qui « prétendent être mariés ». Il n’y avait aucune école.
L’évêque se rendit ensuite à Espinasse, simple, annexe, où le culte n’était plus célébré régulièrement. Dans un reliquaire on conservait les ossements de sept saints et une dent de saint Laurent, dans un autre des ossements de saint Jean Baptiste, saint Séverin et sainte Magdeleine.
Mgr Bochart de Saron revint à Aubusson en 1703, il ne constata pas de changements. Le nombre de communiants est alors estimé à 250.
Les cabaretiers donnent à boire pendant les offices, l’évêque demande au curé de les dénoncer à la haute justice du lieu. Il n’y a toujours pas d’école, mais le curé « enseigne les garçons », la sage-femme est bien instruite.
En 1723, Massillon est de passage. Il ne fait aucune remarque particulière, cette fois les communiants ne sont plus que 200.
En mai 1778, c’est la visite de Mgr Bonal. Toujours pas d’école, mais les enfants « sont bien instruits du catéchisme ». Les cabaretiers ne méritent aucun reproche. En inspectant les reliques, l’évêque voit « dans une croix de bois une portion de la vraie croix revestue de son authentique », chose dont on parlait pas précédemment. D’autre part en plus du curé il y a deux prêtres filleuls (nés et baptisés dans la paroisse), ceux-ci avaient été installés en 1784.
Au XVIII° siècle Aubusson, en plus d’une agriculture médiocre, avait plusieurs tisserands et quelques petits moulins. L’exploitation forestière était importante, les forêts n’étaient propriété ni de la paroisse, ni de ses hameaux, mais d’une communauté d’habitants d’origine très ancienne (en 1403 le seigneur lui avait accordé de droit de chasse). La forêt d’Aubusson se trouve sur le territoire de Vollore-Montagne.
Le 9 septembre 1787 se tint une importante assemblée de paroisse. Les habitants décidèrent de s’imposer pour la somme de 1 000 livres pour la construction d’un « chemin royal » menant du village de Courpière, l’intendant promettait une subvention de 3 000 livres le procès-verbal de la réunion fut signé par les membres du tribunal seigneurial, le notaire et plusieurs habitants, une vingtaine d’assistants déclarèrent savoir signer. Les travaux commencèrent en avril 1788, mais un propriétaire y mit opposition parce que la route traversait son domaine et lui causait une grosse perte. (« Notre Dame d’Espinasse » Abbé J. Decouzon)
La Révolution.
Quelques mois avant la réunion des Etats généraux, de Chazerat, seigneur d’Aubusson, vendit une importante forêt à un groupe d’habitants associés, peu après il émigra et ses biens furent saisis, mais les acheteurs conservèrent leurs droits et purent construirent une scierie avec canaux d’amenée d’eau. Aujourd’hui elle est exploitée par le syndicat forestier d’Aubusson rassemblant les habitants de soixante dix villages ou hameaux héritiers des communautés qui avaient autrefois un droit d’usage dans ces mêmes forêts.
En 1791, le cura refusa de prêter serment à la constitution civile du clergé et fut remplacé par un constitutionnel qui un peu plus tard se rétracta. A une enquête des administrateurs du département sur les menées possibles des prêtres réfractaires, la municipalité d’Aubusson répondit que : « Tous les messieurs dont il s’agit ne troublent en aucune façon l’ordre public. C’est ce qu’on l’honneur de vous certifier ceux qui sont avec une parfaite vénération. Messieurs, vos très humbles serviteurs. »
En octobre 1792 les administrateurs de Thiers demandèrent aux habitants où devait être installé le siège paroissial : Aubusson Espinasse. Ceux-ci se réunirent et sur les 68 présents 61 demandèrent le maintien de l’église à Espinasse, elle était « l’église mère », plus centrale sur le territoire communal, de plus l’église d’Aubusson était en mauvais état. Le culte fut donc célébré à Espinasse mais pour peu de temps, en décembre 1793 en application des arrêtés de Couthon l’église fut fermée, ses cloches envoyées à la fonderie « toutes les images de la superstition détruites ».
La période révolutionnaire ne semble pas avoir connu de violents incidents. En 1796, on comptait douze hommes à Aubusson aux armées, quarante autres avaient disparus. (« Notre Dame d’Espinasse » Abbé J. Decouzon)

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