lundi 31 décembre 2007

Pailler (Auzelles)

Situation et description :
Le site est localisé entre les vallées encaissées du Miodet et de l’Ailloux, surplombant le Miodet entre deux petits vallons affluents. Le monument a été publié et décrit sommairement par Jean Pierre Fournioux en 1994 (Fournioux J P « La motte castrale de Pailler à Auzelles »). La motte de Pailler se présente comme un tertre largement artificiel elliptique dont le grand axe orienté nord-sud mesure 75 mètres à la base, contre 50 mètres pour l’axe perpendiculaire. Une plate-forme sommitale oblongue de 30 x 15 mètres couronne le monument à une hauteur de sept à neuf mètres au-dessus de la base entourée aujourd’hui par une zone plane partiellement occupée par un chemin. A mi-pente, au nord, le tertre présente un curieux replat triangulaire dont l’aménagement paraît plus ancien. La plate-forme sommitale est creusée d’excavations dont l’une, importante au centre, pourrait marquer l’emplacement d’une ancienne tour. (« Les Fortifications médiévales du pays d’Ambert et ses abords » de Joseph Gagnaire).
Historique :
On a pu, grâce aux textes relativement abondants du Cartulaire de Sauxillanges, restituer la généalogie des premiers seigneurs de Pailler, ancêtres des Montboissier. Le premier connu est un certain Hugues, époux d’Emma, vivant vers le milieu du X° siècle. Il fut père de Pétrone qui engendra Hugues II, époux d’Isengarde, fondateur ou plutôt restaurateur à l’extrême fin du X° siècle de l’abbaye piémontaise de Saint Michel de La Cluze. De ce couple précède Hugues III, qualifié dans le Cartulaire de Sauxillanges de «prince de Montboissier». il sera père de Maurice, époux de Raingarde de Semur, mère de Pierre le Vénérable, abbé de Cluny de 1122 à 1156. La mention de Pailler n’apparaît pas après l’abbatiat clunisien d’Odilon mort en 1049. Et c’est alors qu’on voit apparaître la ville du château de Montboissier qui remplace Pailler et lui succède. Pailler est qualifié de « castrum » (charte 629) et de centre d’une seigneurie châtelaine ou « vicaria » (charte 624, 787). On y trouve une résidence seigneuriale ou manoir (la « mansio indominicata », avec ses annexes : vergers, jardins, près et bois, charte 629). Avec aussi une chapelle castrale dédiée à Saint Julien de Brioude qu’un moine de Sauxillanges desservit (charte 629, 906). On y trouve également un marché attesté par le nom d’un mas voisin («mansum del Marchadil », charte 782), en bordure de la route riveraine du mas de Berbaut («mansus Gilberti ad Carreir » charte 629). Avant 1050, Maurice de Pailler, qui avait sans doute déserter Pailler pour Montboissier, cédera le tout à Sauxillanges. L’église périclitera et sera transférée à Montboissier tout en conservant le même vocable. Le marché connaîtra le même sort. L’église de Pailler survivra comme simple chapelle passée sous le vocable de Saint Ferréol, le compagnon de Saint Julien. Les lieux cités dans le Cartulaire (par exemple : La Fouille, La Molette…) confirment cette localisation du «castrum de Pailleros» qu’on souvent voulu situer à Pailler, au pied du Suc de la Garde, sur la commune de Saint Jean des Ollières. (« Les Fortifications médiévales du pays d’Ambert et ses abords » de Joseph Gagnaire).

Le Bâtard de Montboissier

Le bâtard de Montboissier et sa descendance.
Par contrat1 daté du 3 avril 1434, noble demoiselle Catherine de Domaize, fille et maintenant héritière de son père défunt noble homme Astorg Usfan, damoiseau et seigneur de Domaize, épouse noble Guillaume de Montboissier, fils naturel de défunt et puissant seigneur Antoine de Montboissier, chevalier. Elle lui apporte en dot tous ses biens mobiliers et immobiliers, droits de justice, maisons, étangs, pêcheries, et autres biens. Il promet en augment de dot la somme de cent écus de bon or à payer après son décès. L’acte est passé en présence de n. de Montboissier, damoiseau, seigneur Pierre Mule, prêtre, Pierre Sudre, Guillaume Guichard, du Mas, Pierre Chaunhe, Jehan des Combes, Etienne Quarre de Mongerle.
Le futur ne possède visiblement pas un denier vaillant et s’engage sans s’engager à épouser la dot d’une assez riche héritière. Il faut signaler que la Saint-Loup de Domaize était à la présentation du prieur de Cunlhat (prieuré de Saint-Michel de l’Ecluse, comme Sauviat), ce qui montre bien, outre cette alliance et les foi et hommage, que cette terre était dans l’orbite des premiers Montboissier restaurateurs de cette abbaye italienne à la fin du X° siècle à laquelle eux et leurs alliés soumirent Cunlhat, Sauviat, Arlanc et Saint Sauveur la Sagne.
Par ailleurs, en l’année 1440, une sentence de l’Official de Clermont et une autre du Châtelet de Paris, confirmées par arrêt du Parlement, avec une bulle du pape Alexandre VII, confirment le seigneur de Domaize dans sa possession de ses dîmes sur toutes les pièces de terre dans l’étendue et sur toutes sortes de fruits.
Puis, entre le 17 avril 1442 et le 16 avril 1443, et après y avoir été autorisé le 31 juillet 1439, les seigneurs de Domaize, c’est-à-dire « Guillaume bâtard de Montboyssier… damoiselle Catherine Uffane sa femme, seigneur et dame de Duemezes… damoiselle Isabel de Montselar veuve de feu Astorg Uffan en son vivant écuyer et seigneur de Duemezes mère de ladite damoiselle Catherine Uffan », font faire le terrier2 de Domaize par le notaire Guillaume Baro.
D’après ce terrier, les seigneurs de Domaize levaient leurs cens sur Laye Soubranne, La Plateyra, Montalher, Fontbertasse, La Moneyre, La Paleyria, paroisse de Saint-Dier, Freydaville, le Potz sive Barlant, Le Pots, la Ribe, Bournat, le mas de Sertougeyr, paroisse de Vollore, Chabrolles, La Brugère, La Gonnerie, Pré de Méode, sur l’étang de Domaize, Lort de La Chambade à Domaize, un hôtel et ort à Domaize, une grange, étable, chambre, place de fumier et un ort (jardin), maison et ort, un autre ort, à Domaize, Las Ceytas, des hôtels, un hôtel, une maison et place de fumier à Domaize, le pré de Combatial, un pré à Sauvagnon, une prise d’eau sous La Venissie à Sauvagnon, La Venissie, Las Coux des Gouttes, le tènement entier des Blatens, La Couste des Gouttes, Las Bessinas, le mas du Recola, Las Coux du Rouchat, une prise d’eau à La Goutterie, Las Parceyres aux appartenances de Vaissières, Las Trias, le moulin de Las Trias, Arcy, La Mercerie, L’Espinasse, Le Rochat, Chantelobe, Los Gruins, Le Grun du Rochadet, une prise d’eau pour les prés du Gruin, une terre près Chanteloube, un hôtel, four et place, un ort ou jardin à Domaize, des chambres dans la forteresse de Domaize, un hôtel et ort à Domaize, La Vernyrie à Domaize, un pré au terroir de La Rocha, La Couste, un hort et élargissement d’un mur à Domaize, les terres et tènements de La Bravie, une chambre au chastel de Domaize, Combevieilles, La Roche, un pré au terroir de la Fressonnade, un hôtel, cour et ort à Domaize, Laya au Chambe, une place, chezal et verger, une grange et cour, une maison, fournial et place de fumier à Domaize, Coalop, Brughard et les appartenances de ce mas, une place à Domaize, Les Gouttes, une maison, jardin et étable, une place à Domaize, un immoladour au tènement de Couloupt, et le moulin de La recoule.
Ce même document nous apprend que les seigneurs de Domaize assancent quatre « chambres » situées « dans le chastel et forteresse de Duemezes » et qui jouxtent « le mur dudit chastel… la tour dudit chastel une place entre deux… la cour dudit chastel… l’étable qui est jouxte la pourte dudit chastel », pour 3 sols 4 deniers, pour deux d’entre elles, et 5 sols et une gelline pour une autre. Il s’agit ici de « loges » où les ayant-droit pouvaient se « retraire » en cas de danger et que l’on trouve aussi aux châteaux de Clavelier et de Montpelloux à la même époque.
D’autre part3, nous savons qu’en 1467, sur l’ordre du Roi Louis XI, eut lieu à Riom « la montre et revue » des gentilshommes d’Auvergne, le rôle en fut dressé, sur lequel figuraient Jean de Montboissier, avec sous ses ordres, 21 seigneurs ses vassaux, dont celui de Domaize, et 41 archers ou brigandiniers4.
D’ailleurs, l’acte de 1494 dont nous avons déjà parlé évoque l’existence d’ « un autre fief fait par feu Guillaume bastard de Montboissier jadis père du présent seigneur de Dutmezes, ainsi intitulé Nos Guill…bastardus Montboissier par lequel appert qu’il faisait foi et hommage à feu Messire Jehan de Montboissier jadis père du à présent seigneur et baron dudit Montboissier, de la maison et forteresse de Dutmezes, juridiction, cens et rentes appartenants à ladite seigneurie de Dutmezes, ensemble de la dixme par lui accoustumée lever et percevoir en et dans certains villages… jour d’avril mil quatre cent septante (1470) vectu du scel aux armes dudit seigneur en cordon de soye a queue double et de cire… ».
D’après une pièce de procédure de 1495, le bâtard de Montboissier qui aurait été « mauvais ménagier, légier et coustumier de batre et maltraiter » sa femme et « était homme de guerre et n’avait de soy aucuns biens », consentit au profit des prieur et couvent de Sauviat, une reconnaissance de cinq setiers trois quartes de seigle mesure de Domaize, et mourut vers 1470 et sa femme vers 1467 (il s’agit du témoignage de leur fils, mais ce qu’il dit pourrait être sujet à caution dans la mesure où il tentait de prouver un vice de consentement de sa mère).
Cependant, le fils du bâtard, Claude, seigneur de Domaize, fit son testament en 1474, et désigna pour héritier son père Guillaume de Domaize. Le bâtard de Montboissier laissait un autre fils, prénommé Antoine. Cet Antoine de Domaize, fils de noble Guillaume de Domaize, seigneur du lieu, écuyer, épousa par contrat5 du 9 juillet 1474 Isabelle de Rochebaron, fille de feu Antoine de Rochebaron, seigneur de Montarcher, paroisse d’Estivarelles, écuyer, avec une dot de 1000 écus, il est question dans ce contrat de mariage de la grosse tour de Domaize, alors que Jean Pataut, seigneur du Chambon, écuyer, bâtard de Montboissier, en est témoin. Cependant dès 1482, noble Antoine de Domaize, damoiseau, seigneur dudit lieu de Domaize, fit son testament, ce qui ne l’empêcha point toutefois de continuer à vivre encore pendant de nombreuses années.
A la fin du XV° siècle, il eut à soutenir plusieurs procès. Ainsi, le 9 avril 1494, pour prouver contre Messire Jehan Creste, curé de l’église paroissiale de Domaize, qu’il a le droit de percevoir la dîme de Domaize, noble homme Anthoine seigneur de Domaize, fait collationner et copier, en vertu de lettres royaux et par homme Anthoine Comptor, seigneur des Martinanches, châtelain de noble et puissant Jehan seigneur et baron de Montboissier (ce dernier alors dans sa chambre au château de Sugères et fort malade), les actes de foi et hommage rendus par les Montboissier à leur suzerain et ceux des seigneurs de Domaize envers ces derniers, qui se trouvaient dans « certaines arches fermés à clef » de la chambre d’une tour du château d’Aubusson, dans laquelle se trouvait le trésor, les titres, fiefs et arrière-fiefs du seigneur de Montboissier, à savoir : « ledit seigneur des Martinanches a tiré quatre fiefs faits par les feux seigneurs de Dutmezes aux feux seigneurs de Montboissier ». Il s’agit ici des quatre actes de 1199, 1253, 1344, et 1470.
De même le 21 août 1495, « noble homme Anthoine de Dutmezes, seigneur dudit lieu » est en procès avec le « prieur et couvent de Saulvyac » (le prieuré de Sauviat était limitrophe de la terre de Domaize) qui veut lui faire payer le cens reconnu par son père le bâtard de Montboissier et sa mère Catherine Uffan. Il fait valoir, pour y échapper que le lieu et chastel terre et seigneurie de Dumezes a été de tout temps et ancienneté tenu et réputé maison noble tenu en fief du seigneur de Montboissier et en arrière fief du roi, que la seigneurie est en toute justice haute, moyenne et basse, avec châtelain, greffiers, sergents, gastiers et autres officiers, cens, rentes, dîmes, etc. Il rajoute que son père n’avait pas le droit de consentir une telle reconnaissance et avait obligé sa mère par violence. Anthoine de Domaize mourut après 1499, laissant un fils prénommé François.
François de Domaize, par contrat6 du 9 septembre 1509, avait épousé Marguerite de Lodant, fille de noble homme Anne de Lodant, écuyer, seigneur de Chamalis, paroisse d’Olmet, puis – par héritage de son frère aîné – de Lodant, paroisse de Courtesserre, et d’Arçon, et de Michelette de La Fayette. Noble homme François de Domaize, seigneur dudit lieu, est cité le 2 septembre 15297, et mourut après 1543 et avant le 14 mai 15498. Il laissait plusieurs enfants, dont son fils, Jean, et une fille, Marguerite.
Noble homme Jean de Deumeize, écuyer, seigneur dudit lieu, est cité en 15319, alors que le 31 mars 1547, il reconnaît devoir au prieur de Cunlhat trois septiers un carton de seigle à la mesure petite de Domaize, quérables et payables chaque année au lieu de Domaize, voulant par piété augmenter la fondation du monastère de Cunlhat. Le 16 mai 1551, il s’accorde avec Jehan de Beauregard, demeurant à Las Trias, à propos du moulin de ce nom, sis paroisse de Domaize, sur le ruisseau de Méode et près du chemin allant de Domaize à Courpière, qui relevait du fief de Domaize, moyennant le versement par ce dernier d’un carton de seigle, mesure de Boissonnelle, et le paiement par ledit seigneur du droit de mouture lorsqu’il ira moudre dans ce moulin10. le 30 mai 1554, il est homme d’armes de la compagnie du seigneur de La Fayette11, mais il mourut sans postérité avant 1562. Sa sœur Marguerite de Domaize était cette même année veuve d’Anthoine du Desert, seigneur des Marteaulx, dont elle n’eut pas d’enfant. Ainsi s’éteignit la descendance du bâtard de Montboissier.
Par contrat du 12 juillet 1562, reçu Me Anthoine Rollandon, notaire-royal en la seigneurie de Boissonnelle, Marguerite de Lodant, veuve de feu noble homme François de Domaize, seigneur dudit lieu, et sa fille Marguerite de Domaize12, veuve d’Anthoine du Desert, seigneur des Marteaulx, font donation de la terre et seigneurie de Domaize à ses neveux, Guillaume de Lodant, doyen de l’église collégiale de Saint Cerneuf de Billom, prêtre, et à son frère noble homme Bertrand de Lodant, écuyer, seigneur du lieu, paroisse de Courtesserre. (Charles Micolon de Guérines « Le château, la terre et la seigneurie de Domaize » Chroniques du Livradois-Forez 1999, P. 124 à 127).
1 : Archives du Bourgnon. Transcrit et commenté par Michel Boy.
2 : Ce terrier fera l’objet d’une étude à paraître dans les Chronique du Livradois-Forez de l’an 2000.
3 : A noter aussi, Gabriel de Domezas, moine de Sauxillanges, le 16 mars 1460. Drouot, op. cit., page 199.
4 : Achard : Une ancienne justice seigneuriale an Auvergne, Sugères et ses habitants, Imprimerie Générale, Clermont-Ferrand, 1929, page 30.
5 : Archives privées.
6 : Archives privées.
7 : Archives privées.
8 : Archives privées.
9 : Lucien Drouot : Notes et documents… 1997, page 52.
10 : Le moulin de Las trias se situait près du Moulin-Neuf.
11 : Archives privées.
12 : A noter aussi que « damoiselle Françoise de Domezes » est marraine à Tours le 14 février 1563 de « noble François de Mouricauld, fils de noble homme Thomas de Mouricaud, seigneur du Bourgnon, paroisse de Tours, et de damoiselle Michelle du Buisson », le parrain étant « mestre François de Teraules, élu du roi ».

samedi 29 décembre 2007

Domaize

La seigneurie :
Après avoir appartenu aux Domaize, le fief passa au Lodan qui en rendaient hommage aux Montboissier. En 1716, Françoise d’Aurelle, veuve de Lodan, céda Domaize à son frère Pierre Gabriel d’Aurelle. Sans postérité, ce dernier légua la seigneurie à son frère François, ses descendants la possédaient encore en 1789. (« Histoire des communes du Puy de Dôme » sous la direction de André Georges Manry 1988).
Un document de 1494 prétend produire des copies d’hommages anciens rendus par les seigneurs de Domaize à ceux de Montboissier en 1199, 1253 et 1334, (le texte de 1199 est un faux). Pierre Uffan dont le nom figure dans le document de 1334 est témoin du compromis signé par Eustache de Montboissier et l’évêque de Clermont en 1310. en 1357, Ymbert et Ancelot Uffan sont co-seigneurs de Domaize et Ymbert seul en 1368. Astord Uffan, époux d’Isabelle de Montcelard rend hommage en 1393, et décède peu après 1410, à la survivance de son épouse. On connaît leur fils Antoine par divers actes s’étalant entre 1403 et 1424. Mort sans postérité vers 1430, il laisse tous ses biens à sa sœur Catherine Uffan qui épouse en 1434 Guillaume de Montboissier, fils bâtard et désargenté d’Antoine de Montboissier. Ce dernier, décédé vers 1470, laissait deux fils qui lui succédèrent : Claude et Antoine marié par contrat en 1474 avec Isabelle de Rochebaron-Montarcher. Leur fils François leur succéda, marié à Marguerite de Lodant dont il eut un fils Jean mort sans postérité vers 1560, à la survivance de sa mère qui fit, en 1562, donation de Domaize à ses neveux Guillaume et Bertrand de Lodant. Domaize va rester dans la famille jusqu’à François de Lodant mort sans postérité en 1711. Le fief passe alors au demi-frère de son épouse François d’Aurelle de Terreneyre décédé en 1739, laissant pour successeur Jean Gabriel (1718-1773) puis Blaise, comte de Champetières (1723-1799) dernier seigneur de Domaize (Ch Micolon de Guérines « Le château, la terre et la seigneurie de Domaize » pages 121-136, 1999). Sans vouloir remettre en cause l’ancienneté de la famille Uffan, on peut penser qu’elle n’entra en possession de la terre de Domaize qu’au XIII° siècle. En effet, en 1238, le seigneur de Domaize «au-delà du ruisseau de Mande» est Robert de Meymont, frère d’Etienne, seigneur dudit lieu, et fils d’Yseult de Meymont (L Drouot (« Recueil des actes des premiers seigneurs d’Olliergues et de Meymont » 1979, pages 34-35).
Après la Révolution, ce fut le comte Amédée Guesclin de Beynaguet, comte de Pennautier, qui hérita du château de Domaize. Il était le fils de Louis d’Aurelle, fille du comte de Champetières. Militaire de carrière, Amédée de Pennautier (1803-1857), député bonapartiste d’Ambert, fit restaurer le château de Domaize qu’il habitait et les d’Aurelle avaient laissé dans un demi-abandon. Sa fille unique Claire Louise, mariée à Guy de Coëtnempren de Kersaint, député d’Ambert de 1857 à 1860, vendit Domaize à Cosme Micolon de Guérines (1820-1890) qui s’en défit en 1883. Sa restauration a été effectué par son actuel propriétaire, Monsieur Elie Artaud. (Joseph Gagnaire « Les fortifications médiévales d’Ambert et ses abords »).
Le château :
Le château est un ensemble de plan carré enfermant une cour dont la construction connut plusieurs étapes successives, la plus ancienne, peut-être du XIV° siècle, dont fait partie la grande porte d’entrée, la plus importante du XVI° siècle, les plus tardives des XVIII° et XIX° siècles où l’on fit appel à la pierre de Volvic concurremment avec le granit des premières époques. Le bâtiment est flanqué d’un côté de deux tours carrées et de l’autre de deux tours rondes en trois quarts hors-d’œuvre. Dans la tour nord-ouest, on trouve un petit oratoire décoré de stucs dans le style Renaissance et une salle de blasons représentants les armes des possesseurs successifs. (« Histoire des communes du Puy de Dôme » sous la direction de André Georges Manry 1988).
Situation et description :
Le château se situe au sud du bourg sur les bords d’un petit vallon affluent de la Dore, orienté au nord. Le ruisseau de Sauvagnon fut probablement utilisé pour alimenter les douves et un étang.Le château actuel se présente comme un quadrilatère entourant une cour intérieure partiellement réaménagée au XVI° siècle. Aux quatre angles se trouvent se trouvent deux tours rondes d’origine ancienne, remaniée, entre lesquelles court, à l’étage une balustrade dominant les anciennes douves d’une part, et d’autre part deux pavillons en légère saillie. Les anciens fossés asséchés et comblés, restent parfaitement repérables. Ça et là subsistent des canonnières. La topographie du château ancien, de même plan, est très partiellement éclairée par un terrier de 1442 (Archives privées, Château du Bourgnon). Le texte signale, accolées aux murailles, diverses «chambres» données à cens et, à cette occasion, cite les murailles, une tour, et la porte de la «forteresse» (sans doute ouverte à l’est). (Joseph Gagnaire « Les fortifications médiévales d’Ambert et ses abords »).
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