samedi 29 décembre 2007

Domaize

La seigneurie :
Après avoir appartenu aux Domaize, le fief passa au Lodan qui en rendaient hommage aux Montboissier. En 1716, Françoise d’Aurelle, veuve de Lodan, céda Domaize à son frère Pierre Gabriel d’Aurelle. Sans postérité, ce dernier légua la seigneurie à son frère François, ses descendants la possédaient encore en 1789. (« Histoire des communes du Puy de Dôme » sous la direction de André Georges Manry 1988).
Un document de 1494 prétend produire des copies d’hommages anciens rendus par les seigneurs de Domaize à ceux de Montboissier en 1199, 1253 et 1334, (le texte de 1199 est un faux). Pierre Uffan dont le nom figure dans le document de 1334 est témoin du compromis signé par Eustache de Montboissier et l’évêque de Clermont en 1310. en 1357, Ymbert et Ancelot Uffan sont co-seigneurs de Domaize et Ymbert seul en 1368. Astord Uffan, époux d’Isabelle de Montcelard rend hommage en 1393, et décède peu après 1410, à la survivance de son épouse. On connaît leur fils Antoine par divers actes s’étalant entre 1403 et 1424. Mort sans postérité vers 1430, il laisse tous ses biens à sa sœur Catherine Uffan qui épouse en 1434 Guillaume de Montboissier, fils bâtard et désargenté d’Antoine de Montboissier. Ce dernier, décédé vers 1470, laissait deux fils qui lui succédèrent : Claude et Antoine marié par contrat en 1474 avec Isabelle de Rochebaron-Montarcher. Leur fils François leur succéda, marié à Marguerite de Lodant dont il eut un fils Jean mort sans postérité vers 1560, à la survivance de sa mère qui fit, en 1562, donation de Domaize à ses neveux Guillaume et Bertrand de Lodant. Domaize va rester dans la famille jusqu’à François de Lodant mort sans postérité en 1711. Le fief passe alors au demi-frère de son épouse François d’Aurelle de Terreneyre décédé en 1739, laissant pour successeur Jean Gabriel (1718-1773) puis Blaise, comte de Champetières (1723-1799) dernier seigneur de Domaize (Ch Micolon de Guérines « Le château, la terre et la seigneurie de Domaize » pages 121-136, 1999). Sans vouloir remettre en cause l’ancienneté de la famille Uffan, on peut penser qu’elle n’entra en possession de la terre de Domaize qu’au XIII° siècle. En effet, en 1238, le seigneur de Domaize «au-delà du ruisseau de Mande» est Robert de Meymont, frère d’Etienne, seigneur dudit lieu, et fils d’Yseult de Meymont (L Drouot (« Recueil des actes des premiers seigneurs d’Olliergues et de Meymont » 1979, pages 34-35).
Après la Révolution, ce fut le comte Amédée Guesclin de Beynaguet, comte de Pennautier, qui hérita du château de Domaize. Il était le fils de Louis d’Aurelle, fille du comte de Champetières. Militaire de carrière, Amédée de Pennautier (1803-1857), député bonapartiste d’Ambert, fit restaurer le château de Domaize qu’il habitait et les d’Aurelle avaient laissé dans un demi-abandon. Sa fille unique Claire Louise, mariée à Guy de Coëtnempren de Kersaint, député d’Ambert de 1857 à 1860, vendit Domaize à Cosme Micolon de Guérines (1820-1890) qui s’en défit en 1883. Sa restauration a été effectué par son actuel propriétaire, Monsieur Elie Artaud. (Joseph Gagnaire « Les fortifications médiévales d’Ambert et ses abords »).
Le château :
Le château est un ensemble de plan carré enfermant une cour dont la construction connut plusieurs étapes successives, la plus ancienne, peut-être du XIV° siècle, dont fait partie la grande porte d’entrée, la plus importante du XVI° siècle, les plus tardives des XVIII° et XIX° siècles où l’on fit appel à la pierre de Volvic concurremment avec le granit des premières époques. Le bâtiment est flanqué d’un côté de deux tours carrées et de l’autre de deux tours rondes en trois quarts hors-d’œuvre. Dans la tour nord-ouest, on trouve un petit oratoire décoré de stucs dans le style Renaissance et une salle de blasons représentants les armes des possesseurs successifs. (« Histoire des communes du Puy de Dôme » sous la direction de André Georges Manry 1988).
Situation et description :
Le château se situe au sud du bourg sur les bords d’un petit vallon affluent de la Dore, orienté au nord. Le ruisseau de Sauvagnon fut probablement utilisé pour alimenter les douves et un étang.Le château actuel se présente comme un quadrilatère entourant une cour intérieure partiellement réaménagée au XVI° siècle. Aux quatre angles se trouvent se trouvent deux tours rondes d’origine ancienne, remaniée, entre lesquelles court, à l’étage une balustrade dominant les anciennes douves d’une part, et d’autre part deux pavillons en légère saillie. Les anciens fossés asséchés et comblés, restent parfaitement repérables. Ça et là subsistent des canonnières. La topographie du château ancien, de même plan, est très partiellement éclairée par un terrier de 1442 (Archives privées, Château du Bourgnon). Le texte signale, accolées aux murailles, diverses «chambres» données à cens et, à cette occasion, cite les murailles, une tour, et la porte de la «forteresse» (sans doute ouverte à l’est). (Joseph Gagnaire « Les fortifications médiévales d’Ambert et ses abords »).
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