Charles-Alexandre de Cordeboeuf de Beauverger, abbé de Montgon, fut le dernier rejeton mâle de la branche aînée de sa maison. Né à Versailles, en 1690, il fut élevé à la cour. Il embrassa d’abord la carrière des armes. A 24 ans, sur le point de contracter une alliance honorable, il renonça brusquement au monde, pour se consacrer à Dieu, dans l’état ecclésiastique. Il reçut les ordres à Rome. Après son ordination, il vécut quelque temps dans la retraite, en son château d’Aubusson. Plus tard, il entra au service de Philippe V, roi d’Espagne, qui l’envoya, comme ambassadeur, d’abord au Portugal, puis en France. Là, il encourut la disgrâce du cardinal de Fleury, ministre de Louis XV, qui résolut de l’éloigner de Versailles. Une lettre de cachet obtenue du roi contre lui en 1732, l’exila à Douai, d’où il passa plus tard dans les Pays-Bas. Pour se distraire des ennuis de l’exil, il écrivit et publia, en huit volumes, les mémoires de ses différentes négociations dans les cours du Portugal et d’Espagne, de 1725 à 1731. Il mourut, en 1770, âgé de 80 ans et laissa sa succession à sa sœur, Marie-Michelle de Montgon.
Pendant le séjour qu’il fit en Auvergne, après sa promotion aux saints ordres, il avait fait placer dans la grande église de Notre-Dame d’Espinasse un ex-voto, qui a été transporté depuis, sous le pastorat de M. Chabrier, en celle d’Aubusson, dans lequel il raconte l’histoire de sa vocation, dont il rend grâces à la Sainte Vierge. (Abbé Adrien Adam «La Vicomté et Paroisse d’Aubusson» 1923, p. 26 & 27)