dimanche 23 décembre 2007

Tournebize

Le domaine noble de Tournebize (village de la commune d’Aubusson d’Auvergne) a appartenu pendant plusieurs siècles, à une famille de nom qui possédait également le château et fief de La Verchère, dans la paroisse d’Escoutoux et se faisait appeler indistinctement : de Tournebize et de La Verchère.
Guillaume de Tournebize est seigneur dudit lieu en 1334. Un autre Guillaume de Tournebize possède cette Terre et celle de La Verchère, en 1396. Guillaume de Tournebize est lieutenant de la châtellenie de Thiers en 1444. Jean de La Verchère est curé d’Espinasse-Aubusson et d’Escoutoux, en 1570. Le 20 septembre 1600, Jean Baptiste de La Verchère, clerc pourvu en commende, en cour de Rome, sur nomination du roi, de l’abbaye de Notre Dame de Montpeyroux, ordre de Citeaux, dans la paroisse de Puy-Guillaume. Le 16 mars 1601, Jehan de Tournebize, écuyer, seigneur dudit lieu, de La Verchère et de Ramas, ce dernier fief situé en la paroisse de Vesse, en Bourbonnais, constitue un titre clérical à François de Tournebize, son fils et Jehanne de Frissonnet. Le 22 septembre 1601, François de La Verchère, religieux de Montpeyroux prend possession du prieuré de Montaigut-le-Blanc, ordre de Saint Benoît, dont il est pourvu en commende sur résignation, en sa faveur, de Mre Benoid de Malleluge.
Au commencement du XVII° siècle, le château et le fief de Tournebize passèrent dans la Maison de Bonnevie de Pognat. Cette famille qui a possédé les seigneuries de Bonnevie et de Pognat, à Vollore Ville. En 1480, Loys de Bonnevie, écuyer est seigneur de Pognat et de Bonnevie. Il épouse en 1496, Marguerite de Puy-Girauld, d’où Gabriel, seigneur, en 1549 de Pognat, Bonnevie et de Lavort. Louis II, son fils, seigneur dudit lieu et de Lavort, meurt en 1611. Louis II de Pognat laissa deux fils : Gilbert, seigneur de Lavort et Antoine, écuyer, seigneur en 1521, de Tournebize et de La Souche.
Jacqueline de Bonnevie, fille d’Antoine, épouse de Jean de Matussières, écuyer posséda, après lui, ces deux terre.
Tournebize, qui relevait d’Aubusson appartenait en 1794, à Me Marc-Antoine Pascal, notaire et ex-bailli d’Aubusson. (Extrait du Livre « La Vicomté et Paroisse d’Aubusson et le Pèlerinage de Notre Dame d’Espinasse » de l’Abbé Adrien Adam (1923)).

Puy-Millier

Il ne reste aucune trace matérielle du château de Puy-Millier (Village de la commune d’Aubusson) dont on devine l’emplacement, à quelques centaines de mètres au-dessus du village.
Puy-Millier, Puy-Mellier et Pumelher paraît avoir eu des seigneurs de son nom. Catherine de Puy-Mellier, dame du lieu et d’Aulterive était veuve de Jehan de Lhauzun, chevalier en 1427.
Lhauzun, alias Lhauzu, appartint primitivement à une famille de ce nom. Géraud de Lhauzun est témoin du testament d’Alix de Mercoeur, comtesse de Clermont en 1286. Guilhaume de Lhauzu, chevalier et Jaubert de Lhauzu, prêtre figurent dans différents actes intéressant la maison de Latour, en 1311, 1316 et 1317.
Dans la suite, la seigneurie de Lhauzun devint une simple annexe de celle de Puy-Millier. Cette union des deux fiefs dut se produire vraisemblablement après le mariage de Jean de Lhauzu et de Catherine de Puy-Mellier.
La succession de Catherine de Puy-Mellier échut du moins en partie, à Catherine de Cholet, fille de Pierre, chambellan du Roi et de Jeanne de Châtillon. Catherine épousa Charles Motier de La Fayette, fils aîné du maréchal. Mais elle mourut sans enfants. Puy-Millier revint alors aux héritiers de Jeanne de Châtillon, sa mère qui s’était remariée à Pierre II de Montboissier, seigneur d’Aubusson.
En 1649, Jean-Baptiste de La Barge, comte dudit lieu, résidant au château de ce nom, paroisse de Courpière est seigneur de Puy-Millier et Lhauzu, Glanchy, Pertus et Saunat, comte de Meymont, baron de La Pérouze, La Roche, Saint Bonnet et La Tartière.
Marie-Françoise de La Barge, dernière héritière du nom épousa en 1652, Charles-Alexandre de Beauverger-Montgon, seigneur d’Aubusson et porta les terres de Puy-Millier et Lhauzu dans la Maison de Montgon.
«Charles-Alexandre de Beauverger-Montgon, dans un acte de foy et hommage, du 12 juillet 1669, reçut Chossier, notaire royal, déclare jouir, dans le domaine de Lhauzun, justice d’Aubusson, paroisse d’Espinasse et de Vollore, élection de Clermont, d’un dixme de vin, de rapport, communes années, de cinq poinsons de vin et d’un dixme de tous bleds, de rapport, années communes, de 20 septiers.»
« Le même jouit, dans le domaine noble de Puy-Millier, justice d’Aubusson, d’un dixme de tous bleds, de rapport, années communes, de 8 à 10 poinsons de vin. »
Une vicairie de Puy-Millier fondée par un ancien seigneur dudit lieu fut desservie dans l’église de Notre Dame d’Espinasse, jusqu’à la Révolution Française. Elle rapportait annuellement à l’ecclésiastique, qui en était pourvu, 4 septiers de seigle, mesure d’Aubusson, à charge de célébrer, à l’intention des fondateurs, une messe par semaine, dans l’église d’Espinasse. (Extrait du livre « La Vicomté et Paroisse d’Aubusson » de l’Abbé Adrien Adam 1923).

La Souche


Toponymie :
(*) Le nom Souche apparaît en 1175 dans la langue française, venant du gaulois tsukka puis du latin sochia. Le mot se prononce chuque, such, coche, selon les parlers régionaux. Pour la région courpiéroise, il est sans doute à rapprocher de suc, lieu élevé, désignant des terres, anciennement boisées, dont a coupé les arbres1, qu’on retrouve avec les villages des Suchères, La Suchéras, en patois, proche de La Barge. (Paul Valaude « Une maison forte de la moyenne vallée du Couzon : La Souche » pages 50-57).
1 : L’importance des arbres dans la toponymie apparaît sur le plan de 1810. A proximité de La souche, au nord se situe le tènement : le Taillas.
Historique :
En 1553, le château de La Souche appartient à François de Montboissier, baron de Montboissier, seigneur de Boissonnelle. Vendu plusieurs fois, le domaine fut acquis à Monsieur Grissonnange à la fin du XIX° siècle. (« Les Fortifications médiévales du pays d’Ambert et ses abords » de Joseph Gagnaire).
Situation et description :
Construit sur ne croupe qui marque les premières hauteurs du Forez. De nombreux travaux de réfection ont passablement remanié les bâtiments. Construit sur un plan carré, il est flanquée de deux tours saillantes, rondes au quart engagé. La plus haute garde sa hauteur initiale de 18 mètres, ses ouvertures d’époques, dont celle du salon du premier étage, une étroite meurtrière, au-dessus du « talutage », la sortie d’une pierre d’évier, des latrines sont accolées au premier étage de la tour. Elle donne au sud-ouest et peu surveiller toute une partie de la vallée du Couzon. Le rez-de-chaussée de la tour aurait servi de chapelle. L’autre tour, à la diagonale de la première est percée d’une porte de 1,95 mètre de haut, sur 1,12 mètre avec un linteau en accolade, le tympan est orné d’un écusson muet. L’escalier à vis primitif, a vraisemblablement disparu après avoir été démonté et remplacé par des marches de bois, taillées dans des madriers et assemblées sans noyau. Le « donjon central » comportait rez-de-chaussée, premier étage, où était resté ancré le jambage d’une cheminée Renaissance et un second étage peut être aménagé, actuellement grenier, qui a gardé une unique poutre, de section importante (0,30 m x 02,25) de 7,50 mètres de longueur, avec arêtes arrondies. Deux caves superposées, dans l’axe du bâtiment, orientées au nord, sont accessibles par deux volées de onze marches chacune, marches de 1,15 mètre. Toutes deux sont voûtées. La première à 2,75 mètres de hauteur, la seconde, la plus profonde, deux mètres. Elle a au nord, une meurtrière caractéristique de la fin du XIII° début du XIV° siècle. Au cours des siècles, cette meurtrière, actuellement bouchée, laisse un passage d’évacuation des eaux d’infiltration vers le puits extérieur. Il faut bien admettre qu’un fossé existait le long de la muraille nord et que la meurtrière était alors dégagée pour un tir bas. La tour située à l’angle nord-est est arasée au niveau du toit actuel, en partie reconstruite elle conserve des parties anciennes de 0,80 mètre à un mètre d’épaisseur et une étroite fenêtre meurtrière. La position exacte d’une quatrième tour n’a pu être déterminée, des fondations circulaires auraient été découvertes lors de la construction d’une stabulation. (« Les Fortifications médiévales du pays d’Ambert et ses abords » de Joseph Gagnaire).
La seigneurie :
La Souche avait le titre de bief et ressortait, et ressortait comme toute la paroisse d’Espinasse-Aubusson, de l’Election de Clermont. Au point de vue judiciaire, c’est le Commandeur1 de Courtesserre, de l’ordre des Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, qui avait droit de haute, moyenne et basse justice sur La Souche2.
Les possesseurs de La Souche ont été :
1553 : François de Montboissier, baron de Montboissier, seigneur de Boissonnelle, Aubusson, La Souche et autres lieux. Le domaine sera vendu plusieurs fois, d’abord à un certain Dinasse, puis à Antoine de Bonnevie, écuyer, marié le 21 novembre 1612 avec Dame Antoinette de Beaubost. Leur fils Alexandre de Bonnevie mourut sans laisser d’héritier, léguant le domaine à sa sœur Jacqueline de Bonnevie, épouse de Jean de Matussières,(Hommage rendu en 1669). Leur fils, héritier du fief, vend château et domaine à ses trois nièces.
L’aînée, Jacqueline de Ronat, «dame de La Souche», mariée successivement à Benoît Masdorier, puis à Etienne Ymonet, transmit le fief à Jean Ymonet, né du second mariage.
Une recherche reste à faire concernant les possesseurs de La Souche jusqu’à la fin du XIX° siècle où les bâtiments et une partie du domaine furent acquis par Monsieur Grissonnange. Le château de La Souche sera vendu en 1968. l’état d’abandon a nécessité alors d’importants travaux de consolidation, de reprise du gros œuvre, de restauration… pour que La Souche retrouve cet aspect élégant de manoir fortifié, et son unité architecturale. (Paul Valaude « Une maison forte de la moyenne vallée du Couzon : La Souche » pages 50-57).
1 : Chevalier responsable d'une commanderie dans les ordres militaire et hospitalier, ordre des Templiers et moines-soldats. La commanderie est le lieu de résidence du commandeur.
2 : Le commandeur avait droit de haute, moyenne et basse justice dans Espinasse-Aubusson, sur le château et domaine de La souche, sur le village de La Sauvetat et confins.

Administration civile de la paroisse jusqu'à la Révolution

Sous l'ancien régime la France était divisée en provinces. Les agents du Roi dans les provinces étaient les Gouverneurs et Les Intendants. Leur compétence était universelle et leur puissance presque absolue.
"L'Intendant était le roi dans la province".
Les provinces étaient subdivisées en baillages. Dans ceux-ci l'intendant avait un subdélégué, le bailli qui était son agent, et qu'il nommait ou révoquait. Celui-ci centralisait les recettes, rendait la justice en appel et plusieurs fois par an, rendait compte à son supérieur de son administration.
Les justices seigneuriales dans beaucoup de village jouaient le rôle de nos tribunaux de simple police. Le juge du seigneur réprimait les petits délits, injures, coups, ivresse, tapage, etc... Les tribunaux de baillage et de sénéchaussée jugeaient toutes les questions de droits féodaux. Il fallait nécessairement dans l'entourage du château ou baillage un certain nombre de fonctionnaires, notaires, greffiers, procureurs, recrutés habituellement dans la bourgeoisie.
La présence de toutes ces personnalités donnait forcément du relief au bourg. Aussi disait-on autrefois "la Ville d'Aubusson".Au point de vue fiscal, la paroisse d'Espinasse-Aubusson faisait partie de "l'Election de Clermont".
En 1783, le rôle des tailles comprenait "109 côtes dont 75 personnelles (parts d'impôts) et 71 feux (foyers), parmi lesquels 6 domaines, avec 10 paires de boeufs et 15 paires de velles".
Au point de vue judiciaire, elle ressortissait à Riom, et avant l'établissement du Présidial de Riom, au baillage de Montferrand.Dans l'étendue de cete paroisse on comptait deux justices particulières : "La Châtellenie de Courteserre" et "le Baillage d'Aubusson et Montel".
Le Commandeur de Courteserre de l'ordre des chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, avait droit de justice, "haute moyenne et basse" dans Espinasse-Aubusson, sur le château et domaine de La Souche et sur le village de La Sauvetat et confins.
Le reste de la paroisse était de la justice d'Aubusson. Celle-ci s'étendait de plus, sur le village de Batignoux, de Sauviat et sur vingt-sept villages ou habitations de Vollore, sur tous les villages de Courpière qui ont aujourd'hui droit de coupe sur la forêt d'Aubusson, c'est-à-dire presque tous les villages en deça de la Dore, sur vingt-cinq hameaux de la paroisse d'Augerolles, elle s'étendait même sur certains villages de la paroisse de Noirétable tout proche de la forêt. Les anciennes bornes existent toujours dans la forêt sur les limites du département et portent les armoiries primitives des de Montboissier. L'on comprend aisément que le chef-lieu du baillage ait été au moyen-âge de quelque renom et de quelque importance.
Ces petites justices seigneuriales avaient des "officiers", c'est-à-dire des homme ayant un "office", une fonction, des fonctionnaires.
Le juge ou châtelain ou bailli qui rendait la justice au nom du seigneur, le lieutenant qui le suppléait au cas d'empêchement, le procureur général qui représentait notre parquet actuel, les procureurs ou avocats des parties citées en justice, le greffier qui rédigeait les actes judiciaires, les sergents ou huissiers qui signifiaient les assignations et les jugements, les notaires qui rédigeaient les actes civils.
Voici les noms de quelques unes de ces personnalitées que j'ai relevé au cours de mes recherches :
BAILLIS : Gilbert Masdoriet (1659), Antoine Dumas (1694), Marc-Antoine Pascal (1779).
LIEUTENANTS : Pierre Parquet (1570), Antoine Parquet (1570), Annet Tailhandier (1601), Gilbert Masdoriet (1649), Jean Matussière (1686).
PROCUREURS D'OFFICE : Jean Dinasse (1614), Estienne Sugier (1688), Antoine Alyon (1679), Claude Coste (1694), Jean Burias (1694), Annet Sugier (1696), Benoit Coste (1700), Jean Lachal (1763), Pierre-Joseph Desffarges (1787), Claude-Louis Lachal (1787), Antoine Burias (1789), Claude Sugier (officier municipal en 1791), Claude Farge (officier municipal en 1791), Louis Saint-Massal (intendant des affaires du comte en 1700).
GREFFIERS : Antoine Mayet (1614), Gilbert Masdoriet (1633), Jean Burias (1689), Jean-Baptiste Morel (1694), Pierre Collange (1738).
NOTAIRES : Bertrand du Fraysse 1570), Pierre de Layre (1570), Pierre Maleval (1611), Jehan Talamy (1611), Michel des Nautes (1612), Bertrand Masdoriet (1614), Gilbert Masdoriet (1633-1637), Jean Chossier (1669), Jehan Alyon (1669), Joseph Vergheade (1687), Jean Burias (1689), Russias (1698), François Gasquet (1694), Claude Coste (1699), Benoit Coste (1700), Gourbine (1727), Vergheade (1727), Pierre Collange (1738), Portail (1764), Jean Lachal (1779), Pierre-Joseph Desffarges (1787)
HUISSIERS : (Sergents) : Philibert Beysson (1694), Jean de Montraynaud (1694), Gabriel Delaire (1787).
PRATICIENS : (Clercs de notaire) : François Vernin (1586), Mathieu Portal (1727), Jean Lachal (1764).
CHIRURGIENS : (Officiers de santé non pourvus du grade de docteur en médecine) : Jean Botte, dit Saint-Allevard (maître chirurgien) (1649), Claude Huret (1727).En 1686, Maître Annet Alyon était "apothicaire" à Aubusson. En d'autres termes il était pharmacien ou plus exactement il vendait des remèdes. ("Notre-Dame d'Espinasse" pages 59-60 Abbé J. Découzon 1953)

Apports de Texte et Documents Divers

En 1270 : Ancien reçu non signé des Cens1 et devoirs de la terre et seigneurie de Montguerlhe qui ont été levés par le seigneur de Montboissier en l’année 1270 dans lequel il est fait mention : du moulin de Drulhe du péage du droit d’échange ensemble de ce qui a été payé dans chaque tènement on nombre desquels est compris celui de Chassangue pour deux septiers et un quarton de soigle, deux septiers et une émine avoine, 18 sols 6 ds tournois de cens 12 livres de fromage et 55 sols de taille. Il y est aussi fait mention des tènements de la Mégie, de Frissonnet, de Valetas et autres, en date de l’an 1270. (Abbé P F Guélon « Vollore et ses environs » 1890).
1 : Le cens désigne sous le régime féodal un impôt que le paysan doit verser régulièrement au seigneur, propriétaire de la terre que le paysan exploite.
En 1289 : Eustache III de Montboissier est seigneur dudit lieu, d’Aubusson et Monteil et de Boissonnelle à la fin du XIII° siècle. En 1289, le roi Philippe le Hardi1 confirme les droits et franchises de la Terre de Montboissier et déclare que celles d’Aubusson et de Boissonnelle sont mouvantes de la Couronne, depuis l’année 1251. (Abbé Adrien Adam « La Vicomté d’Aubusson »).
En 1305 : Eustache III meurt et est enterré près de la tombe de son père à l’abbaye de Montpeyroux (63). (Abbé Adrien Adam « La Vicomté d’Aubusson »).
En 1307 : Héracle II de Montboissier, fils d’Eustache III possède les châteaux d’Aubusson et de Boissonnelle, qu’il a reçu en partage, avec 700 livres tournois, de rente, dans le contrat de mariage avec Agnès Chastel Perron, passé à Saint Just sous Meymont. (Abbé Adrien Adam « La vicomté d’Aubusson »).
En août 1307 : A l’occasion de son contrat de mariage établi à Saint Gervais sous Meymont « […]le mercredi avant la Saint Barthélémy […], Eracle de Montboissier, chevalier [reçoit de son père] les châteaux d’Aubusson et du Monteil […] avec sept cents livres de rente […]». (BMIU de Clermont Généalogie des Montboissier).
En 1310 : «[…]Arbert [= Aubert Aycelin de Montaigut] par la miséricorde de Dieu, évêque de Clermont d’une part, et nobles hommes, seigneurs Eustache, chevalier et Eracle, damoiseau, de Montboissier, frères, d’autre part [conviennent d’arrêter] les limites des châtellenies de Mauzun, de la ville de Courpière et autres châteaux et villes [relevant de l’évêque] avec les châtellenies de Montboissier, Boissonnelle, Le Monteil [= de Montilis] et Aubusson (…) ». (A D du Puy de Dôme Copie de l’accord des limites 1 G 36*, f° 13-15).
18 février 1315 : Eracle de Montboissier, seigneur de Montboissier et d’Aubusson, rend foi et hommage au comte de Forez pour la vicomté de Viscomtat et le lieu de Mondière qui est tout près le 18 février 1315. (Abbé P F Guélon « Vollore et ses environs » 1890).
5 août 1535 : Jean de Montboissier, seigneur d’Aubusson, renouvelle son fief1 de Viscomtat le 5 août 1535. (Abbé P F Guélon « Vollore et ses environs » 1890).
1 : Fief : Au Moyen Age, droit de propriété sur un terrain, un domaine ou une fonction. A l'origine, le bien foncier était la propriété à vie d'un vassal, plus tard il put être transmis par héritage. De là est née la féodalité. Les fiefs étaient alors donnés en récompense de services d'armes rendus pendant une guerre.
12 juin 1337 : Jean de Montboissier, seigneur d’Aubusson « s’accorde avec Guy, comte de Forez, au sujet de la justice haute et basse, et de la tenure féodale des maisons et lieux du Bessas, au diocèse de Clermont, et de Chambon, en la paroisse de Courpière… que tenait Thomas de La Merlée , le 12 juin 1337. » (Abbé P F Guélon « Vollore et ses environs » 1890).
En 1339 : Jean 1er de Montboissier, Baron de Montboissier, seigneur d’Aubusson, Monteil, Boissonnelle et Vaux-Meaudre, sert le roi Philippe VI. (Abbé Adrien Adam « La Vicomté d’Aubusson »).
En 1339 : En 1339, Guillaume de Thiers, seigneur de Vollore accorde à Pierre Lhausun , « seigneur de Puy Millier, vestizon et saisine, sur certaines maisons, granges, pré, pacquier, vignes, terres et dépendances situées dans les châtellenies de Vollore, Montguerlhe et Aubusson, qui lui avaient été vendus par Jean de Lemos (supra, de Lunos). » Le dit Jean devait hommage, de ce chef, au seigneur de Vollore. (Abbé P F Guélon « Vollore et ses environs » 1890).
En 1368 : En 1368, noble Pierre Lhauzun, seigneur de Puy Millier, et le 10 juillet 1397, noble Jean Lhauzun rendent fief au seigneur de Vollore pour de nombreuses propriétés qu’ils possèdent sur les dépendances de la seigneurie de Vollore dont les principales sont : « la maison et bâtiment de Puy Millier sur la paroisse d’Espinasse, les lieux de Pratvieilh, et dépendances, de Barlanda, du Suchet, de Plaine-Vèze, de La Prugne, de Tripoly, de Châtelet, du Poyet, du Trioulier, de Layrodie, maison et verger à Vollore, plusieurs cens à Chabady, à Retru, à Langelys, La Pallas, le verdier, La Chevalerie, La Pozette,, Lymonie ( ?), La Vacherie, Laubarige, La Vernerette, Puy Vieilh, La Reynie, La Michalie, Drulhe, Chassaigne, Pogniat, La Bournelie, Dardenne, un champ ou terre sur la paroisse de Courpière, les terres de La Sauvetat, Puy Dumas etc., à Ymonet, au Fraisse etc. » (Abbé P F Guélon « Vollore et ses environs » 1890).
En 1375 : Louis 1er de Montboissier, chevalier, baron dudit lieu, seigneur d’Aubusson, Monteil, Boissonnelle et Vaux-Meaudre, ce dernier fief situé, comme Boissonnelle, en la paroisse de Saint Dier, obtint au mois d’Octobre 1375, une lettre apostolique du pape, portant défense au prieur et habitants de Cunlhat, chef-lieu de la baronnie de Montboissier, de construire dans ce bourg, un fort qu’ils avaient commencé. (Abbé Adrien Adam « La Vicomté d’Aubusson »).
30 avril 1403 : Dans la transaction passée le 30 avril et les jours suivants (1403) entre Louis, seigneur des châteaux et châtellenies de Montboissier, Aubusson, Monteil, Boissonnelle et Veaumeodre d’une part, et ses sujets emphitéotes , censitaires , justiciables, habitant les mandements et ressorts de châtellenies desdits cinq châteaux, nous trouvons, relevant de la châtellenie d’Aubusson, les chefs de familles tous paroissiens de Vollore et dont les noms suivent :
  • Jean Jailler, demeurant à la Jalerie.
  • Jean Rossias demeurant à La Reynardie (alias, Rinardie).
  • Jean Tornaire.
  • Guillaume Le Tornaire.
  • Jean Torsy demeurant la Chambonnie.
  • Pierre de La Borie demeurant à La Borie.
  • Etienne de La Chambonnie demeurant La Chambonnie.
  • Pierre Durbize demeurant à Durbize.
  • Pierre Fafournoux demeurant à Fafournoux.
  • Jean de La Burie demeurant à la Burie.
  • Pierre de Las Gorchias, fils de Jean de Las Gorchias demeurant La Gorcias.
  • Panson Audigier demeurant à Laudigerie ( ?) (alias, Lodegerie).
  • Durand Audugier demeurant Laudigerie.
  • Jean Dalsol demeurant le Sopt.
  • Durand du Sartongier demeurant Sartongier.
  • Jean Dysarnien demeurant Parnien ou (Parnyen)
  • Etienne Dupradel demeurant Le Pradel.
  • Durand de L’Ertrade demeurant Lestrade.
  • Barthélémy del Mas demeurant au Mas.
  • Etienne du Mayet demeurant au Mayet.
  • Giraud Detussugières demeurant à Toussugières.
  • Jean Pradel demeurant à La Pradelie (Le Pradel).
  • Gerant des Mont demeurant au Mons
  • Jean de La Vidalie( ?)
  • Durand de La Chezas demeurant La Chezas.
  • Pierre du Besset demeurant Le Besset
  • D’Anton Borie demeurant à La Brarre ( ?)
Par cet acte qui est en réalité une Charte1 de franchise très large et très libérale, le seigneur Louis de Montboissier tant en son nom qu’en celui de ses enfants, nobles Antoine-Louis, Jean et Pierre, mettait fin à d’interminables procès avec ses très nombreux tenanciers, habitant vingt trois paroisses comprises dans les cinq châtellenies déjà citées. (Abbé P F Guélon « Vollore et ses environs » 1890).
Quoique ses sujet relevant de sa châtellenie d’Aubusson, dont ils étaient la moindre portion auraient pu, au courant du XIV° siècle, envier le sort de leurs frères sujets des seigneurs de Vollore, il ne paraît pas que leur fût bien dur à supporter, car malgré les différents maîtres qu’eut par la suite la terre d’Aubusson, la mémoire des Montboissier y est sympathique aussi bien que dans la partie montagneuse qui leur appartenait. (Abbé P F Guélon « Vollore et ses environs » 1890).
1 : Preuve écrite d'une procédure juridique au Moyen Age. Une charte atteste d'une situation existante ou crée une nouvelle situation juridique. Elle revêt une forme spécifique, est rédigée avec une écriture particulière et doit être scellée. A l'époque, la langue généralement utilisée en Occident est le latin, et ce jusqu'à ce que les langues nationales finissent par s'imposer progressivement dans les chartes non ecclésiastiques, à partir du XII° siècle.
En 1496 : Alexandre de Frédeville achète pour 800 livres à Jean de Montboissier, seigneur d’Aubusson, les droits de justice haute et moyenne sur les seigneurie et maisons fortes de Frédeville et du Chambon.
En 1511 : Jacques de Montboissier, baron dudit lieu, seigneur d’Aubusson, Boissonnelle, Hauterive, Langeac, Canillac, Pont du Château, Anduse, les Martres, Monton et autres places, comte d’Alais, et en cette qualité 1er baron-né des Etats du Languedoc fut institué le 30 avril 1511, héritier universel de Jacques de Beaufort, seigneur de Canillac, son grand-oncle, à la charge par lui et ses descendants de relever et porter, à perpétuité le nom et les armes de Beaufort. (Abbé Adrien Adam « La Vicomté d’Aubusson »).
En 1537 : Jacques V de Beaufort-Montboissier, fils puîné de Jacques et Charlotte de Vienne reçut de son père, en apanage, au mois de novembre 1537, la vicomté de la Mothe-Canillac, près de Brioude avec les seigneuries d’Aubusson, Pont du Château, Auriouze, La Fouillouse, Lussat, les Martres, Monton, Veyre, ainsi que les péages de Montferrand, de Riom et du Breuil (sur Couze). (« Abbé Adrien Adam « La Vicomté d’Aubusson »).
21 Juin 1568 : Le 21 juin 1568, Pierre Delafont, d’Aubusson, Pierre Sablonnières, de La Prade, laboureur de la paroisse d’Espinasse et Gilbert Brugière, d’Augerolles vendent aux prêtres communalistes de Vollore, et au prix de 35 livres payable annuellement à la fête de saint Julien du mois d’août (28), une rente de 10 quartons de blé seigle. (Abbé P F Guélon « Vollore et ses environs » 1890).
En 1697 : « Monsieur le comte de Montgon, du nom de Beauverger, est aussy un des gros seigneur de la province : l’ancienne maison de Montgon et celle de La Souchère se sont fondues dans la sienne, il est seigneur d’Espinasse et d’Aubusson où il a un très beau château, d’Augerolles, Saint Jean des Ollières, Saint Dyer, Ceilloux en partie… ». (« Mémoire sur l’état de la Généralité de Riom » A Poitrineau).
7 octobre 1792 : Le Directoire de Thiers ayant statué qu’une seule église serait conservée au culte dans la paroisse d’Espinasse-Aubusson, Philibert-Annet Tournilhas, de Vollore, un des administrateurs s’était rendu à Aubusson, le 7 octobre 1792, pour prendre l’avis des habitants au sujet de celle des deux églises, qu’il conviendrait de garder à la Commune. L’Assemblée de la paroisse avait été convoquée. Au moment d’exprimer les suffrages, il s’était trouvé 68 votants, parmi lesquels, Jean-Baptiste Bétant, curé constitutionnel, Pascal, maire, Claude Sugier et Claude Farge, officiers municipaux, Jean Blanc, procureur de La Commune, Saint Massal, Deffarges, Marin Dufraisse, Maurice Champredon, Antoine Tournebize, Blaise Desferriers, Jean Trioulier, Annet Dougeix, Jean Suchéras, James Chezat, Benoît Trioulier, Etienne Chambon, Antoine Barry, Benoît Suchéras, Claude Carton, Annet Coste, Joseph Dougeix, Maurice Voissier, Maurice du Mont Raynaud, Maurice Chouvel, Louis Douspeux, Antoine Macheboeuf, Antoine Tournebize, Jean de Crulhe, Annet Taillandier, Claude Chezat, Benoît Chanteloube, Jean Chambon, Antoine Decombas, Jean Cheze, Jean Goutte, Pierre de Combas, Joseph Tourlonias, Jean Barry, Annet Retru, Etienne Ollier, Etienne de Crulhe, Jean de Chambade, Jean Dussopt, Etienne Dumas, Jean Macheboeuf, Jean Blanc, Jean Téalier, Marin Bordel, Benoît Dumas, Jacques Macheboeuf, Jean Burias, Marin Chambade, Jacques Barry, Pierre Pradat, Annet Chataignier, Jean Farge et Jean Maron. Sur ce nombre de 68, 61 avaient voté pour le maintien de l’église d’Espinasse et 7 seulement pour le maintien de celle d’Aubusson. Neuf électeurs du bourg s’étaient prononcés en faveur d’Espinasse, 2 seulement des villages pour Aubusson. Et les raisons qui déterminèrent l’immense majorité des habitants et le curé constitutionnel lui-même à préférer Espinasse furent les suivantes : L’église d’Espinasse avait toujours été l’église-mère. Celle d’Aubusson, à l’origine, n’était qu’une chapelle seigneuriale. On voyait encore à ce moment l’escalier qui conduisait du château à l’église. L’église d’Espinasse joignait le cimetière. Elle était plus centrale, tandis que celle d’Aubusson se trouvait sur les limites de la paroisse et de celle d’Augerolles. Les principaux villages, La Sauvetat et La Souche étaient plus rapprochés d’Espinasse. L’église d’Aubusson n’était pas en bon état. La sacristie était mauvaise. Le clocher, en bois menaçait ruine. Celle d’Espinasse, au contraire avait une sacristie bien convenable et supportait un très beau clocher. Le Directoire de Thiers avait ratifié le vœu des habitants et réglé, le 12 octobre 1792, que l’église d’Aubusson serait vendue. En conséquence, le 22 juillet 1793, Gaspard Faugière, commissaire, nommé à cet effet par les administrateurs du district fit transporter à Espinasse les cloches, ornements et vases sacrés de Saint Blaise d’Aubusson. (« Abbé Adrien Adam « La Vicomté d’Aubusson »).
Le 18 décembre 1793 : Les administrateurs du district de Thiers adjugent : « un vieux château, granges, écuries, greniers, cours, jardins, aisances et dépendances, appelés d’Aubusson, borné au levant par le chemin du Bost à Aubusson, au midi par le chemin du Bost à la ci-devant église d’Aubusson et par le jardin du château lequel emplacement est de la contenance d’environ une septerée. Vendu 9 000 livres à Claude Vacheron de Vollore qui a signé ». (Abbé Adam, « La vicomté et paroisse d’Aubusson » 1924).

Boissonnelle (Saint Dier d'Auvergne)

Situation et description :
Comme Montravel, Châteauneuf du Drac, Boissonnelle présente deux sites fortifiés juxtaposés. A un kilomètre au nord de Saint Dier d’Auvergne, sur le versant sud d’une butte qui culmine à 466 mètres d’altitude et domine le vallon du ruisseau des Ribes au midi et un petit vallon affluent à l’est et au nord on trouve successivement : en aval, une motte ellipsoïdale et en amont, un château en pierre. La motte artificielle, appuyée sur des affleurements rocheux, ne paraît pas avoir été jusqu’ici signalée. Elle occupe, en contrebas des ruines du château en pierre, une confluence où vient mourir l’éperon qui porte ce dernier, entre le ruisseau des Ribes au sud et un affluent au nord constituant une zone inondable ou marécageuse intéressante d’un point de vue défensif. La motte présente une assise ovale d’environ 60 mètres dans son grand axe (nord/nord-ouest-sud/sud-est) et 35 mètres dans l’autre. La plate-forme sommitale forme une ellipse aplatie de 30 mètres sur 12 mètres dans sa plus grande largeur dominant de 8 à 10 mètres la base de la motte cernée aujourd’hui par des chemins. La partie nord-ouest du monument a été détruite par une construction. Il n’est pas impossible qu’un fossé ( ?) ait isolé, au sud-est, la plus grande partie de la plate-forme. Les ruisseaux signalés pouvaient compléter la défense. On ne repère pas de restes de fortifications anciennes en dur. Le château en pierre occupe la partie sud d’un éperon rocheux tombant en pente assez vive sur le ruisseau des Ribes à l’ouest et en abrupt sur vallon affluent à l’est. Les ruines subsistantes, envahies par la végétation, après avoir été colonisées aux XIX° siècle par des exploitations agricoles présentent au flanc est, le mieux conservé, les restes d’une courtine aveugle tendue entre une grosse tour semi-circulaire (donjon ?) au nord d’un diamètre extérieur de 11 mètres et une tour d’angle circulaire plus petite au midi. La grosse tour, percée d’ouvertures postérieures à sa construction, est conservée sur une hauteur de 15 mètres. Toute cette partie est édifiée en appareil irrégulier mais présente des chaînages d’angle très soignés. L’ouverture d’un chemin a fait disparaître une tour ronde qui protégeait l’angle nord-ouest de la forteresse. Elle protégeait directement une porte plein-cintre s’ouvrant directement dans le mur et dont les claveaux et les pieds-droits, soigneusement taillés, sont simplement chanfreinés. La lecture des vestiges du flanc ouest reste assez difficile. Il est possible que l’actuel chemin ait coupé une basse cour établie elle-même sur deux niveaux (le chemin courant au pied de la partie supérieure). Le relief suggère également que l’entrée devait être protégée par un fossé et, éventuellement, d’autres ouvrages défensifs. («Les Fortifications médiévales du pays d’Ambert et ses abords » de Joseph Gagnaire).
Historique :
La terre de Boissonnelle formait anciennement l’une des cinq châtellenies de la baronnie de Montboissier dont elle était la plus étendue. Il n’est pas impossible qu’elle ait eu, à l’origine des seigneurs indépendants. En effet, le Cartulaire de Sauxillanges révèle dès la première moitié du XI° siècle, l’existence dans le voisinage ( ?) ou l’entourage ( ?) de Maurice de Pailler (Montboissier) d’un certain Hugues de Boissonnelle (Charte 786). Au début du siècle suivant, le même Cartulaire fait connaître par deux fois Pierre de Boissonnelle ( Charte 794 et 935).
Nous trouvons ensuite Boissonnelle aux mains des Montboissier. Elle en sortira avec le mariage, en 1572, de Gilberte de Montboissier (fille de François et Fleurie d’Apchier) avec Jacques de La Fin. Leur fils, Alexandre de La Fin s’en dessaisira en faveur de sa femme Jacqueline de La Souchère. De la famille de La Souchère, Boissonnelle passa par mariage dans celle des Cordeboeuf-Beauverger-Montgon, puis celles des Montmorin, de Chavet de Rochemonteux et enfin de Thomas de Domangeville, ne restant guère qu’une génération dans chacune d’elles. (Comte A de Remacle « Dictionnaires des fiefs de Basse Auvergne » 1942) etLes Fortifications médiévales du pays d’Ambert et ses abords » de Joseph Gagnaire).
La seigneurie :
Primitivement, la seigneurie de Boissonnelle s’étendant sur l’essentiel du territoires des paroisses (aujourd’hui communes) de Saint Dier, Saint Jean des Ollières, Saint Flour, Domaize, Cunlhat et Ceilloux. Elle avait, à une époque inconnue absorbée celle de Vauméole dont le centre était La Tour du Miodet sur le territoire et à l’est de Saint des Ollières. Un traité conclu en 1310 entre Eustache et Eracle de Montboissier, et l’évêque Aubert Aycelin fixe les limites entre Manglieu et Courpière. Elles remontaient le cours de l’Ailloux puis celui du ruisseau de Plaussat, passaient à l’est d’Estandeuil pour rejoindre le ruisseau de Bonnachal jusqu’à la Dore. A l’ouest et au nord de cette ligne, s’étendait la seigneurie épiscopale jalonnée par les sites fortifiés de Rochette, Croizat, Seymier, Mauzun. ( A D Puy de Dôme 1 G,36*, f° 13-15) et (« Les Fortifications médiévales du pays d’Ambert et ses abords » de Joseph Gagnaire).
Une partie de la paroisse de Saint Dier dépendait de la seigneurie de Boissonnelle dont le château était tout proche du village, c’était une des cinq châtellenies formant la puissante seigneurie de Montboissier qui comprenait les paroisses voisines de Ceilloux, Saint Flour, Saint Jean et quelques hameaux de Cunlhat. Par le mariage de Gilberte de Montboissier, Boissonnelle passa en 1572 à Jacques de La fin. En 1624 leur héritière transmit le fief à François de Beauverger-Montgon, par un autre mariage, il échut à Henri Chalvet de Rochemonteix, puis à Jean Baptiste Thomas de Domangeville dont les descendants possédaient la seigneurie en 1789. mentionné dans la vie de saint Robert, fondateur de la Chaise-Dieu, le château appartint à la famille Boissonnelle jusqu’au milieu du XIII° siècle. Ce château où les religieuses du couvent de Sainte Claire de Clermont se réfugièrent pendant la peste de 1631, était en ruines bien avant la Révolution. C’était un manoir peu important qui paraît ne jamais avoir été habité par les riches seigneurs qui en furent les propriétaires successifs et pour qui il n’était qu’un simple pied à terre. Il possédait cependant une chapelle placée sous le vocable de saint Pierre. (André Georges Manry « Histoire des communes du Puy de Dôme »).
Apport de textes :
Sous l’abbatiat d’Odilon (994-1049) : « […] Hugues de Bozanella […] » signe la charte de donation du bois de Montmaurin à Condat les Montboissier consentie par Maurice de Pailler au couvent de Sauxillanges. (cartulaire de Sauxillanges, charte 786).
Entre 1104 et 1109 : « […] Petrus de Boscanella […] » est témoin de l’abandon par Guillaume de Baffie, prévôt du chapitre cathédral du Puy, des mauvaises coutumes qu’il avait sur le couvent de Chaumont. (Cartulaire de Sauxillanges, charte 794).
En 1487 : « Pierre Bonhomme de Boissonnelle (doit annuellement) pour sa maison et un jardin de six cartonnées jouxtant la grange du seigneur, le château et la chapelle dudit seigneur, une quarte d’avoine mesure de Boissonnelle, une poule et quatre sols de taille… » (A Achard, 1901, page 51).
En 1902 : « L’on entrait dans la première cour du château de Boissonnelle par un portail ogival, qui subsiste encore en entier et sur lequel on remarque d’autre sculpture qu’un cœur en relief, sur la clé de voûte, à l’intérieur. Cette cour est entourée de bâtiments d’exploitation, en bon état de conservation et habités actuellement par différents propriétaires. Un mur de soutènement sépare cette partie du château proprement dit, auquel on accédait par un autre portail ogival. A gauche, l’entrée d’une vaste cave à qui la voûte très haute, en ogive, donne l’aspect d’une église, on y descend par un large escalier. Au niveau du sol, s’ouvre sur ce perron une petite porte qui laisse apercevoir les premières marches d’un escalier en colimaçon, très étroit, conduisant aux étages supérieurs. En dehors des deux tours symétriques de l’ouest, dont l’une est détruite et l’autre sert de cave à un propriétaire, l’habitation seigneuriale proprement dite, se composait seulement au rez-de-chaussée, de deux grandes pièces : une cuisine à cheminée immense avec four et à côté un salon ou salle à manger dont les peintures à fresque sont encore visibles, un panneau entièrement conservé, et de tons vifs représente les ruines d’un château flanquées de deux maigres arbrisseaux. Entre ce bâtiment et une cour isolée, au levant de l’enceinte, que probablement pour cette raison on appelait la tour du Soleil existait une cour intérieure avec au milieu un puits dont la margelle est intacte, deux petits bâtiments, aujourd’hui ruinés, limitaient cette cour au sud. L’un était appelé la maison du garde. Au sud du château sur un monticule, se trouvait un pigeonnier dont il ne reste plus de traces. A l’ouest existait également la chapelle du château placée sous le vocable de Saint Pierre… ». (A Achard « Epaves d’un terrier de Boissonnelle établi en 1487 » « La commune de Saint Dier d’Auvergne » 1901).

Aulteribe (Sermentizon)

La seigneurie.
On ne sait rien de Sermentizon pendant le Moyen-Age. Avant 1789, la majeure partie de la paroisse dépendait de la justice et seigneurie d’Aulteribe (ou Hauterive), le château qui existe toujours. Du XIII° siècle à 1450, Aulteribe appartient au Chaulet, à cette dernière date Catherine Chaulet le fit passer par son mariage à Charles Motier, seigneur de La Fayette et de Pontgibaud, sans enfant ils léguèrent la terre à un neveu, Jean de Montboissier, seigneur d’Aubusson et de Boissonnelle. A prix d’héritages compliqués elle resta dans leur descendance jusqu’en 1662. Anne Gabrielle de Beaufort-Montboissier épousa alors Antoine de Montagu, leur fils Joachim de Montagu, maréchal de camp, lieutenant général pour le roi en Basse Auvergne, vendit en 1775 Aulteribe pour 71 000 livres à Jacques de Pierre de Bernis. Son neveu et héritier épousa en 1833 Henriette Onslow, fille du célèbre compositeur, il sera député du Puy de Dôme de 1852 à 1863 et fut un agronome remarquable. Le dernier marquis de Pierre, décédé sans enfant en 1954, léguera son château et son mobilier à la Caisse nationale des monuments historiques. (André Georges Manry « Histoire des communes du Puy de Dôme »).
Le château.
Situé sur un petit promontoire au-dessus d’un ravin (alta ripa), il surveille un point de passage obligé emprunté par la voie romaine de Lyon à Bordeaux. Modeste maison forte, Aulteribe, reste en dehors des grands épisodes militaires de la province, son histoire se limite à la liste de ses propriétaires successifs issus des plus grandes familles d’Auvergne. Propriété depuis 1960 de la Caisse nationales des monuments historiques, il constitue la Fondation Onslow de Pierre. La construction actuelle résulte de remaniements réalisés, à partir d’un noyau du XIV°-XV° siècle, aux XVII° et XIX° siècles, ces derniers lui ayant conféré ses aspects néo-gothiques. Restauré avec beaucoup de soins par les service des Monuments Historiques, le château vaut surtout par ses exceptionnelles collections rassemblées pour l’essentiel par Madame Arthur Onslow. Son mobilier est l’un des plus riches de toutes les provinces. S’y côtoient les estampilles prestigieuses des plus grands ébénistes parisiens du XVIII° siècle, Topino, Boudin, Migeon, Blanchard, Roussel, Fromageot,, Lavisse, Canabas, Meunier, Petit, Lelage, Galet…, les signatures des plus grands peintres, Ph. De Champaigne probus, Carrache, van Der Meulen, Hubert Robert, Lebrun, Leprince, Van Dick, Fromentin, Descamp, Madame Vigier Lebrun, Setella… A cela il faut ajouter de nombreuses tapisseries des XVI°, XVII° et XVIII° siècles, dont une suite de scènes de la vie paysanne tissées sur cartons de Teyniers et de Leyniers et d’importantes séries de faïences et porcelaines de Delft, du Japon et de Chine, de la Compagnie des Indes et de toutes les grandes fabriques françaises. De nombreux souvenir du compositeur Georges Onslow et de sa famille sont conservés dans le château. (André Georges Manry « Histoire des communes du Puy de Dôme »).
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