De la Fayette, seigneurs, comtes, puis marquis de la Fayette, seigneurs de Pontgibaud, de Nébouzat, de Saint- Romain, de Montel de Gelat, de Ilochedagoux, de Pionsat, de Goutenoutouse, de Montboissier, de Bothéon, de Vauche, d'Hautefeuille, de Jaligny, de Lespinasse, de Beauregard, de Champétières, de Vissac, de Vedieres de Fiz, de Targettes de Villeneuve et de Chavagnac. — Maison d'ancienne chevalerie, illustrée, sous l'ancienne monarchie , par plusieurs personnages remarquables, et rendue populaire, depuis trois quarts de siècle, par l'un des hommes qui ont joué le plus grand rôle dans nos révolutions. — Le nom patronymique de cette maison était M ni Ikk, et son ancienneté remonte à Pons Motier, seigneur de la Fayette, terre considérable située dans la commune d'Aix, près de Saint-Germain-l'Herm, lequel vivait en 1240. Il avait épousé Alix ou Hélis Brun, fille et héritière de Gilles Brun, seigneur de Champétières. Ces époux laissèrent plusieurs enfants, entre autres Gilbert, qui continua la ligne aînée, et Pons, tige de la branche de Champétières.
Armorial
Gilbert I de Motier de la Fayette, transigea, le mercredi avant les Rameaux, 1284, avec Robert VI, comte d'Auvergne, qui lui céda divers lieux, sous la condition de la foi-hommage pour la terre de la Fayette et autres, sur lesquelles le comte se réservait le droit de haute justice. L'année suivante il traita, en son nom et en celui de ses frères et sœurs, avec Eléonore de Baffie, comtesse d'Auvergne, touchant la justice de Champétières. De son mariage avec Charlotte de Dienne naquirent : Gilbert II, qui forma le degré suivant, et Jean Motier de la Fayette, tué à la bataille de Poitiers en 1356.
Gilbert II de Motier, seigneur de la Fayette, fut fait chevalier en 1338, servit dans les guerres de Saintonge en 1338 et 1339, et renouvela l'hommage de la terre de la Fayette au comte d'Auvergne en 1344. Catherine de la Roche-Tournoelle, sa femme, le rendit père de Guillaume qui suit, et de Béraud de Motier mort Sans postérité.
Guillaume de Motier de la Fayette servit long-temps sous Jean de France, duc de Berry et d'Auvergne, à l'armée duquel il figurait en 1369. Il eut de Marguerite Brun-Peschin :
Gilbert III de Motier de la Fayette, l'un des héros à qui la France fut redevable de l'expulsion des Anglais de son territoire. Les biographes ayant donné les détails de sa vie, nous nous bornerons à rappeler ici ses principaux exploits. Il reprit Compiègne sur les Anglais en 1415, défendit Caen et Falaise la même année, prit le château de Beaulieu, plusieurs villes sur la Loire, le château de Saint-Sulpice en Languedoc et celui de Milhaud, en Rouergue, en 1419; il reçut le bâton de maréchal en 1421, et remporta une éclatante victoire sur les Anglais en 1422. Fait prisonnier au combat de Verneuil en 1423, et rendu à la liberté quelque temps après, le maréchal de la Fayette continua ses services avec succès, conduisit trois cents hommes d'armes au secours d'Orléans où il se jeta avec Gaucourt,Graville et Xaintrailles, en 1429. Il assista au sacre de Charles VII le 17 juillet de la même année , intervint comme plénipotentiaire au traité de paix d Arias en 1435, accompagna le comte de Dunois aux conférences qui se tinrent en 15 l'J avec le duc de Sommerset, dont le résultai fut la remise à la France du château de Rouen, de Honfleur, d'Arques, de Caudebec, de Tancarville, de Lillebonne et Montivillers. Le maréchal de la Fayette mourut le 23 février 1462. Il avait eu deux femmes : l°0auphine de Montrognon, morte sans enfants; 2° Jeanne de Joyeuse, de laquelle il laissa cinq fils et quatre filles. Les fils furent :
1° Charles de Motier de la Fayette, fait chevalier au siége de Rouen en 1449. Il commandait cinquante lances en 1466; il assista aux états généraux en 1468, fut conseiller et chambellan du roi avant 1480, testa le 6 décembre 1486, et mourut sans enfants légitimes de Catherine Chaulet ou Chôlet, dame d'Hauterive; mais il laissa un fils naturel, nommé Jean, qualifié seigneur de la Guesle, auquel il fit des legs. 2° Antoine de Motier de la Fayette, seigneur de Bothéon en Forez, de Goutenoutouse, de Montboissier et de la Fayette après son frère, fut, comme ce dernier, conseiller et chambellan du roi Louis XI, capitaine de Roque-Servières en 1470 et de Nonette en 1486 ; il eut trois femmes : 1° Louise de Montboissier ; 2° Catherine de Murols ; 3" enfin, Anne de Damas-d'Aubière. Les deux premiers mariages furent stériles; du troisième issurent deux filles et un fils, nommé Jean, mort sans alliance après avoir testé en faveur d'Antoine de la Fayette, son cousin, fils de Gilbert IV.
3° Gilbert de Motier de la Fayette, qui continua la postérité ; 4° Jean de Motier de la Fayette, chanoine-comte de
Lyon, mort en 1490. 5° Louis de Motier de la Fayette, chevalier de Saint Jean de Jérusalem.
Gilbert IV, troisième fils du maréchal de la Fayette, seigneur de Saint-Romain, de Pontgibaud et de Rochedagoux, écuyer des rois Louis XI et Charles VIII, de 1474 à 1486, maître d'hotel de Charles VIII en 1490. Il épousa Isabeau de Polignac en 1473, et cette dame lui donna quinze enfants, quatre fils et onze filles. Deux des fils continuèrent la descendance, savoir : Antoine qui forma le degré suivant, et Francois de la Fayette, auteur de la branche de Saint-Romain, dont il sera parlé plus loin.
Antoine de la Fayette, chevalier, seigneur de Pontgibaud, de Montel de Gelat, de Rochedagoux, naquit en 1474, fut gouverneur de Boulogne, sénéchal de l'on - thieu et grand-maître de l'artillerie avant 1515. Il mourut le 22 août 1531, laissant de Marguerite de Rouville, qu'il avait épousée en 1497, six enfants, trois garçons et trois filles. Les garçons furent :
1° Louis de Motier de la Fayette, gouverneur de Boulogne après son père, capitaine de cinquante hommes d'armes en 1539. Il s'allia à Anne de Vienne - Listenois , de laquelle issurent deux enfants : François de la Fayette, tué à la bataille de Saint-Quentin en 1557, et Jacqueline de la Fayette. dame de Pontgibaud, mariée à Guy de Daillon, comte de Lude, chevalier de l'ordre du roi.
2° Jean de la Fayette qui fut le degré suivant.
3° Gilbert de la Fayette, abbé de Menat et de Saint- Josse-sur-Mer.
Jean de Motier de la Fayette, fils puîné d'Antoine et de Marguerite de Rouville, chassa les religionnaires de Nevers, assiégea la Charité et perdit la vie à la bataille de Cognat, près de Gannat, en 1568. De son mariage avec Françoise de Montmorin naquirent : Pierre de la Fayette, tué à la bataille de Moncontour en 1569, avant d'avoir été marié, et Claude de la Fayette qui suit :
Claude de la Fayette, seigneur de Hautefeuille et de Nades, épousa Marie d'Alègre, fille de Gaspard, seigneur de Viverols et de Beauvoir, et de Charlotte de Beaucaire. Leurs enfants mâles furent : 1° Jean, qui continua la lignée ; 2° Jacques, chanoine-comte de Lyon ; 3° François, abbé de Dalon, prieur de Saint-Ange, sacré évêque de Limoges le 19 mars 1628, deux fois député aux assemblées du clergé, mort le 23 mai 1676; 4° Gaspard de la Fayette, seigneur de Nades, colonel du régiment de Picardie, mort célibataire en 1633; 5° Philippe-Emmanuel de la Fayette, chevalier de Malte, mort en 1651.
Jean III de Motier de la Fayette, seigneur de Haute- feuille, mort le 3décembre 1651, avait épousé, le 10 avril 1613, Marguerite de Bourbon-Busset, fille de César de Bourbon, comte de Busset et de Chalus, et de dame Charlotte de Montmorillon. Ces époux laissèrent : 1° François, qui forma le degré suivant; 2° Charles-François tué au combat d'Estampes en 1652; 3° Claude, seigneur de Hauteserre, docteur de Sorbonne ; 4° Jacques, chevalier de Malte ; 5° Louise, fille d'honneur de la reine Marie d'Autriche; elle fut aimée de Louis XIII, demeura vertueuse et mourut religieuse en janvier 1665 ; 6° Madeleine de la Fayette, abbesse de Saint-Georges de Rennes, en 1663; 7° Claudine, épouse de César de Chauvigny, seigneur de Montespedon, morte sans enfants.
François de Motier, comte de la Fayette, seigneur de Nades, de Hautefeuille de Lespinasse et de Beauregard, servit en Hollande, fut enseigne de la compagnie du maréchal d'Albret, et ensuite lieutenant au régiment des gardes-françaises. Il s'allia, en 1665, à Madeleine Pioche de Lavergne, fille d'Aymar, gouverneur du Havre et maréchal de camp. Cette dame a écrit plusieurs romans, et son mérite littéraire est généralement reconnu. Le comte de la Fayette ne laissa de cette union que deux enfants : René-Armand qui suit, et Louis de la Fayette, abbé de Notre-Dame de Valmont, mort en 1729.
René-Armand de Motier, marquis de la Fayette, capitaine au régiment du roi en 1679, colonel du régiment de la Fère en 1680, brigadier d'armée en 1693, mort de maladie à Landau, le 12 août 1694, n'ayant eu de Marie- Madeleine de Marillac qu'une fille unique : Marie-Madeleine de Motier de la Fayette mariée, le 13 avril 1706, à Charles-Louis Bretagne de la Trémouille, prince de Tarente, duc de Thouars, pair de France. Par son testament du 3 juillet 1717, la duchesse de la Trémouille, dernier rejeton de sa branche, disposa de la terre de la Fayette en faveur de Jacques-Roch de Motier de la Fayette , seigneur de Vissac, descendant, au douzième degré, de Pons de Motier de la Fayette, souche commune de toutes les branches de cette maison.
Seigneurs De Saint Romain.
Cette branche, formée par François de Motier, second fils de Gilbert IV et d'Isa- beau de Polignac, s'éteignit au deuxième degré en la personne de Claude de Motier de la Fayette, gentilhomme de la chambre du roi, lieutenant d'une compagnie d'hommes d'armes, lequel ne laissa de Marie de Suze que six filles, toutes mariées à des seigneurs étrangers à la province. Claude de Motier de la Fayette, devenu veuf de sa première femme, convolai de secondes noces avec Jeanne d'Aumale, de laquelle il n'eut pas d'enfants (1484-1577).
Seigneurs de Champétières et Vissac.
La filiation de cette branche remonte, ainsi que nous l'avons déjà dit, à Pons de Motier de la Fayette, fils puîné d'autre Pons et d'il ('lis Brun, dame de Champétières; elle a produit plusieurs chevaliers de l'ordre de Malte, un chevalier de l'ordre du roi en la personne de Jean II de Motier, seigneur de Champétières, gouverneur de Monistrol avant 1596 et sénéchal d'Auvergne en 1604. Il épousa en premières noces, par contrat de 1578, Anne de Montmorin, et en secondes noces, Jeanne de Polignac. Du premier lit vinrent :
1° Charles de Motier de la Fayette-Champétières, dont la postérité s'éteignit en la personne d'Annet de Motier de la Fayette-Champétières, son petit- fils , membre de l'académie , mort à Paris en 1661. 2° Jean de Motier de la Fayette-Champétières, tige de la branche de Vissac.
3° Claude de Motier de la Fayette-Champétières, reçu chevalier de Malte en 1613, et tué dans un combat naval contre les Turcs en 1618. Du second lit ne vint qu'une fille unique qui suit : 1° Charlotte de Motier de la Fayette-Champétières, mariée en décembre 1618, à Hugues de Fontanges, seigneur d'Hauteroche, fils puîné de Raymond de Fontanges, seigneur du Chambon, et d'Antoinette de Monceaux-d'Hauteroche. Jean de Motier de la Fayette-Champétières, second fils d'autre Jean et d'Anne de Montmorin, servait en qualité de capitaine au régiment de Chevreuse en 1617. Il acquit la baronnie de Vissac et en prit le titre ; il épousa, le 8 novembre 1622, Gabrielle de Murat de Saint-Ebles, et il lesta le 30 mars 1646. Ses enfants furent :
1° Charles de Motier de la Fayette, baron de Vissac,
2° Jean-Marie de Motier de la Fayetle, appelé le baron de Vissac. Il commença à servir en qualité de capitaine au régiment royal, infanterie, en 1656, fut de l'expédition de Gigeri, où il commanda l'arrière-garde lorsqu'il fallut se réembarquer en 1664. Il fit la campagne de Hollande en 1672, fut établi lieutenant de roi à Vezel, combattit au siége de Maestricht en 1673, défendit vaillamment Brisach contre le marquis de Brandebourg, s'empara de Kell en 1678 et mourut gouverneur de Landau en 1692; il n'était pas marié.
3° Claude de Motier de la Fayette, dit le chevalier de Vissac, capitaine au régiment royal, infanterie, en 1656, puis lieutenant-colonel du même corps et commandeur d'Amiens pour l'ordre de Saint- Lazare. Après la paix de Nimègue, en 1678, le chevalier de Vissac fut envoyé auprès des électeurs de Mayence et de Trêves pour exiger et surveiller l'évacuation de leurs états par les troupes du duc de Lorraine, qui avait refusé de signer le traité. Il mourut à Troyes, le 24 février 1692, après 38 années de service actif, pendant lesquelles il s'était trouvé à 65 siéges et à 15 batailles rangées.
4° Antoine-Fulerand de Motier de la Fayette de Vissac, d'abord officier d'infanterie, quitta ensuite le service pour embrasser la vie religieuse, et devint prieur de Saint Martin du Peuch de 1680 à 1711. Charles de Motier de la Fayette, baron de Vissac, fut substitué, avec ses descendants mâles, aux biens de la branche de la Fayette, par testament de René-Armand, comte de la Fayette, en date du 11 mai 1692, et cette disposition reçut son complément par acte de dernière volonté de la duchesse de la Trémouille, fille du susdit René-Armand, en date du 3 juillet 1717. Charles de Motier de la Fayette, baron de Vissac, seigneur de Vedières et antres lieux, avait épousé, le 13 décembre 1665, Marie de Pons de la Grange, dame du Bouchet, de laquelle il eut dix enfants, entre autres :
1° Edouard de Motier de la Fayette, qui forma le degré suivant.
2° Jean-François, appelé l'abbé de Vissac, chanoine- comte de Brioude, nommé à l'abbaye de Saint- Ségne en 1719, mort en octobre 1721.
3° Henri-Joseph, chevalier de Malte, page du grand- maître en 1686.
4° Jean-Marie, reçu chevalier de Malte le 10 octobre 1691, fut tué en Allemagne en 1704, étant capitaine au régiment de Montboissier. Edouard de Motier de la Fayette, baron de Vissac, seigneur du Bouchet, de Fiz, de Villeneuve de Fargettes et autres lieux, servit au siége de Philipsbourg en 1688, et, trois ans après, à celui de Mons, où il fut blessé. Il se trouva à la bataille de la Marsaille le 4 octobre 1693, aux siége» de Gironne et de Barcelone, sous le duc de Vendôme, en 1697 ; au combat d'Eckeren, en Flandres, en 1703, et, la même année, à la bataille de Spire, où il reçut une blessure grave en combattant à la tête d'une compagnie des dragons du roi. Il fut marié, le 9 janvier 1708, avec Catherine de Suat de Chavagnac, dame de Chavagnac, qui le rendit père des suivants :
1 " Jean-Roch de Motier, marquis de la Fayette, en faveur duquel testa Marie-Magdeleine de la Fayette, duchesse de la Trémouille, le 3 juillet 1717. Il fut tué au siége de Milan en 1733, avant d'avoir été marié.
2° Michel-Louis-Christophe-Roch-Gilbert, marquis de la Fayette, marié, le 22 mai 1754, à Marie-Louise Jntie de la Rivière, fille du marquis de la Rivière, député aux états de la province de Bretagne, de laquelle naquit, en 1757, le célèbre Marie-Paul-Roch-Yves-Gilbert de Motier, marquis de la Fayette, qui a rempli l'Europe et l'Amérique de son nom. Celui-ci a laissé, de Marie-Adrienne-Françoise de Noailles d'Ayen, un fils nommé Georges de la Fayette, époux de Mite Destutt de Tracy.
M. Georges de Lafayette et son fils, M. Oscar de Lafayette, capitaine d'artillerie, représentent tous deux à la chambre des députés le département de Seine-et-Marne, le premier, l'arrondissement de Coulommiers, le second, l'arrondissement de Meaux.
Armorial
Gilbert I de Motier de la Fayette, transigea, le mercredi avant les Rameaux, 1284, avec Robert VI, comte d'Auvergne, qui lui céda divers lieux, sous la condition de la foi-hommage pour la terre de la Fayette et autres, sur lesquelles le comte se réservait le droit de haute justice. L'année suivante il traita, en son nom et en celui de ses frères et sœurs, avec Eléonore de Baffie, comtesse d'Auvergne, touchant la justice de Champétières. De son mariage avec Charlotte de Dienne naquirent : Gilbert II, qui forma le degré suivant, et Jean Motier de la Fayette, tué à la bataille de Poitiers en 1356.
Gilbert II de Motier, seigneur de la Fayette, fut fait chevalier en 1338, servit dans les guerres de Saintonge en 1338 et 1339, et renouvela l'hommage de la terre de la Fayette au comte d'Auvergne en 1344. Catherine de la Roche-Tournoelle, sa femme, le rendit père de Guillaume qui suit, et de Béraud de Motier mort Sans postérité.
Guillaume de Motier de la Fayette servit long-temps sous Jean de France, duc de Berry et d'Auvergne, à l'armée duquel il figurait en 1369. Il eut de Marguerite Brun-Peschin :
Gilbert III de Motier de la Fayette, l'un des héros à qui la France fut redevable de l'expulsion des Anglais de son territoire. Les biographes ayant donné les détails de sa vie, nous nous bornerons à rappeler ici ses principaux exploits. Il reprit Compiègne sur les Anglais en 1415, défendit Caen et Falaise la même année, prit le château de Beaulieu, plusieurs villes sur la Loire, le château de Saint-Sulpice en Languedoc et celui de Milhaud, en Rouergue, en 1419; il reçut le bâton de maréchal en 1421, et remporta une éclatante victoire sur les Anglais en 1422. Fait prisonnier au combat de Verneuil en 1423, et rendu à la liberté quelque temps après, le maréchal de la Fayette continua ses services avec succès, conduisit trois cents hommes d'armes au secours d'Orléans où il se jeta avec Gaucourt,Graville et Xaintrailles, en 1429. Il assista au sacre de Charles VII le 17 juillet de la même année , intervint comme plénipotentiaire au traité de paix d Arias en 1435, accompagna le comte de Dunois aux conférences qui se tinrent en 15 l'J avec le duc de Sommerset, dont le résultai fut la remise à la France du château de Rouen, de Honfleur, d'Arques, de Caudebec, de Tancarville, de Lillebonne et Montivillers. Le maréchal de la Fayette mourut le 23 février 1462. Il avait eu deux femmes : l°0auphine de Montrognon, morte sans enfants; 2° Jeanne de Joyeuse, de laquelle il laissa cinq fils et quatre filles. Les fils furent :
1° Charles de Motier de la Fayette, fait chevalier au siége de Rouen en 1449. Il commandait cinquante lances en 1466; il assista aux états généraux en 1468, fut conseiller et chambellan du roi avant 1480, testa le 6 décembre 1486, et mourut sans enfants légitimes de Catherine Chaulet ou Chôlet, dame d'Hauterive; mais il laissa un fils naturel, nommé Jean, qualifié seigneur de la Guesle, auquel il fit des legs. 2° Antoine de Motier de la Fayette, seigneur de Bothéon en Forez, de Goutenoutouse, de Montboissier et de la Fayette après son frère, fut, comme ce dernier, conseiller et chambellan du roi Louis XI, capitaine de Roque-Servières en 1470 et de Nonette en 1486 ; il eut trois femmes : 1° Louise de Montboissier ; 2° Catherine de Murols ; 3" enfin, Anne de Damas-d'Aubière. Les deux premiers mariages furent stériles; du troisième issurent deux filles et un fils, nommé Jean, mort sans alliance après avoir testé en faveur d'Antoine de la Fayette, son cousin, fils de Gilbert IV.
3° Gilbert de Motier de la Fayette, qui continua la postérité ; 4° Jean de Motier de la Fayette, chanoine-comte de
Lyon, mort en 1490. 5° Louis de Motier de la Fayette, chevalier de Saint Jean de Jérusalem.
Gilbert IV, troisième fils du maréchal de la Fayette, seigneur de Saint-Romain, de Pontgibaud et de Rochedagoux, écuyer des rois Louis XI et Charles VIII, de 1474 à 1486, maître d'hotel de Charles VIII en 1490. Il épousa Isabeau de Polignac en 1473, et cette dame lui donna quinze enfants, quatre fils et onze filles. Deux des fils continuèrent la descendance, savoir : Antoine qui forma le degré suivant, et Francois de la Fayette, auteur de la branche de Saint-Romain, dont il sera parlé plus loin.
Antoine de la Fayette, chevalier, seigneur de Pontgibaud, de Montel de Gelat, de Rochedagoux, naquit en 1474, fut gouverneur de Boulogne, sénéchal de l'on - thieu et grand-maître de l'artillerie avant 1515. Il mourut le 22 août 1531, laissant de Marguerite de Rouville, qu'il avait épousée en 1497, six enfants, trois garçons et trois filles. Les garçons furent :
1° Louis de Motier de la Fayette, gouverneur de Boulogne après son père, capitaine de cinquante hommes d'armes en 1539. Il s'allia à Anne de Vienne - Listenois , de laquelle issurent deux enfants : François de la Fayette, tué à la bataille de Saint-Quentin en 1557, et Jacqueline de la Fayette. dame de Pontgibaud, mariée à Guy de Daillon, comte de Lude, chevalier de l'ordre du roi.
2° Jean de la Fayette qui fut le degré suivant.
3° Gilbert de la Fayette, abbé de Menat et de Saint- Josse-sur-Mer.
Jean de Motier de la Fayette, fils puîné d'Antoine et de Marguerite de Rouville, chassa les religionnaires de Nevers, assiégea la Charité et perdit la vie à la bataille de Cognat, près de Gannat, en 1568. De son mariage avec Françoise de Montmorin naquirent : Pierre de la Fayette, tué à la bataille de Moncontour en 1569, avant d'avoir été marié, et Claude de la Fayette qui suit :
Claude de la Fayette, seigneur de Hautefeuille et de Nades, épousa Marie d'Alègre, fille de Gaspard, seigneur de Viverols et de Beauvoir, et de Charlotte de Beaucaire. Leurs enfants mâles furent : 1° Jean, qui continua la lignée ; 2° Jacques, chanoine-comte de Lyon ; 3° François, abbé de Dalon, prieur de Saint-Ange, sacré évêque de Limoges le 19 mars 1628, deux fois député aux assemblées du clergé, mort le 23 mai 1676; 4° Gaspard de la Fayette, seigneur de Nades, colonel du régiment de Picardie, mort célibataire en 1633; 5° Philippe-Emmanuel de la Fayette, chevalier de Malte, mort en 1651.
Jean III de Motier de la Fayette, seigneur de Haute- feuille, mort le 3décembre 1651, avait épousé, le 10 avril 1613, Marguerite de Bourbon-Busset, fille de César de Bourbon, comte de Busset et de Chalus, et de dame Charlotte de Montmorillon. Ces époux laissèrent : 1° François, qui forma le degré suivant; 2° Charles-François tué au combat d'Estampes en 1652; 3° Claude, seigneur de Hauteserre, docteur de Sorbonne ; 4° Jacques, chevalier de Malte ; 5° Louise, fille d'honneur de la reine Marie d'Autriche; elle fut aimée de Louis XIII, demeura vertueuse et mourut religieuse en janvier 1665 ; 6° Madeleine de la Fayette, abbesse de Saint-Georges de Rennes, en 1663; 7° Claudine, épouse de César de Chauvigny, seigneur de Montespedon, morte sans enfants.
François de Motier, comte de la Fayette, seigneur de Nades, de Hautefeuille de Lespinasse et de Beauregard, servit en Hollande, fut enseigne de la compagnie du maréchal d'Albret, et ensuite lieutenant au régiment des gardes-françaises. Il s'allia, en 1665, à Madeleine Pioche de Lavergne, fille d'Aymar, gouverneur du Havre et maréchal de camp. Cette dame a écrit plusieurs romans, et son mérite littéraire est généralement reconnu. Le comte de la Fayette ne laissa de cette union que deux enfants : René-Armand qui suit, et Louis de la Fayette, abbé de Notre-Dame de Valmont, mort en 1729.
René-Armand de Motier, marquis de la Fayette, capitaine au régiment du roi en 1679, colonel du régiment de la Fère en 1680, brigadier d'armée en 1693, mort de maladie à Landau, le 12 août 1694, n'ayant eu de Marie- Madeleine de Marillac qu'une fille unique : Marie-Madeleine de Motier de la Fayette mariée, le 13 avril 1706, à Charles-Louis Bretagne de la Trémouille, prince de Tarente, duc de Thouars, pair de France. Par son testament du 3 juillet 1717, la duchesse de la Trémouille, dernier rejeton de sa branche, disposa de la terre de la Fayette en faveur de Jacques-Roch de Motier de la Fayette , seigneur de Vissac, descendant, au douzième degré, de Pons de Motier de la Fayette, souche commune de toutes les branches de cette maison.
Seigneurs De Saint Romain.
Cette branche, formée par François de Motier, second fils de Gilbert IV et d'Isa- beau de Polignac, s'éteignit au deuxième degré en la personne de Claude de Motier de la Fayette, gentilhomme de la chambre du roi, lieutenant d'une compagnie d'hommes d'armes, lequel ne laissa de Marie de Suze que six filles, toutes mariées à des seigneurs étrangers à la province. Claude de Motier de la Fayette, devenu veuf de sa première femme, convolai de secondes noces avec Jeanne d'Aumale, de laquelle il n'eut pas d'enfants (1484-1577).
Seigneurs de Champétières et Vissac.
La filiation de cette branche remonte, ainsi que nous l'avons déjà dit, à Pons de Motier de la Fayette, fils puîné d'autre Pons et d'il ('lis Brun, dame de Champétières; elle a produit plusieurs chevaliers de l'ordre de Malte, un chevalier de l'ordre du roi en la personne de Jean II de Motier, seigneur de Champétières, gouverneur de Monistrol avant 1596 et sénéchal d'Auvergne en 1604. Il épousa en premières noces, par contrat de 1578, Anne de Montmorin, et en secondes noces, Jeanne de Polignac. Du premier lit vinrent :
1° Charles de Motier de la Fayette-Champétières, dont la postérité s'éteignit en la personne d'Annet de Motier de la Fayette-Champétières, son petit- fils , membre de l'académie , mort à Paris en 1661. 2° Jean de Motier de la Fayette-Champétières, tige de la branche de Vissac.
3° Claude de Motier de la Fayette-Champétières, reçu chevalier de Malte en 1613, et tué dans un combat naval contre les Turcs en 1618. Du second lit ne vint qu'une fille unique qui suit : 1° Charlotte de Motier de la Fayette-Champétières, mariée en décembre 1618, à Hugues de Fontanges, seigneur d'Hauteroche, fils puîné de Raymond de Fontanges, seigneur du Chambon, et d'Antoinette de Monceaux-d'Hauteroche. Jean de Motier de la Fayette-Champétières, second fils d'autre Jean et d'Anne de Montmorin, servait en qualité de capitaine au régiment de Chevreuse en 1617. Il acquit la baronnie de Vissac et en prit le titre ; il épousa, le 8 novembre 1622, Gabrielle de Murat de Saint-Ebles, et il lesta le 30 mars 1646. Ses enfants furent :
1° Charles de Motier de la Fayette, baron de Vissac,
2° Jean-Marie de Motier de la Fayetle, appelé le baron de Vissac. Il commença à servir en qualité de capitaine au régiment royal, infanterie, en 1656, fut de l'expédition de Gigeri, où il commanda l'arrière-garde lorsqu'il fallut se réembarquer en 1664. Il fit la campagne de Hollande en 1672, fut établi lieutenant de roi à Vezel, combattit au siége de Maestricht en 1673, défendit vaillamment Brisach contre le marquis de Brandebourg, s'empara de Kell en 1678 et mourut gouverneur de Landau en 1692; il n'était pas marié.
3° Claude de Motier de la Fayette, dit le chevalier de Vissac, capitaine au régiment royal, infanterie, en 1656, puis lieutenant-colonel du même corps et commandeur d'Amiens pour l'ordre de Saint- Lazare. Après la paix de Nimègue, en 1678, le chevalier de Vissac fut envoyé auprès des électeurs de Mayence et de Trêves pour exiger et surveiller l'évacuation de leurs états par les troupes du duc de Lorraine, qui avait refusé de signer le traité. Il mourut à Troyes, le 24 février 1692, après 38 années de service actif, pendant lesquelles il s'était trouvé à 65 siéges et à 15 batailles rangées.
4° Antoine-Fulerand de Motier de la Fayette de Vissac, d'abord officier d'infanterie, quitta ensuite le service pour embrasser la vie religieuse, et devint prieur de Saint Martin du Peuch de 1680 à 1711. Charles de Motier de la Fayette, baron de Vissac, fut substitué, avec ses descendants mâles, aux biens de la branche de la Fayette, par testament de René-Armand, comte de la Fayette, en date du 11 mai 1692, et cette disposition reçut son complément par acte de dernière volonté de la duchesse de la Trémouille, fille du susdit René-Armand, en date du 3 juillet 1717. Charles de Motier de la Fayette, baron de Vissac, seigneur de Vedières et antres lieux, avait épousé, le 13 décembre 1665, Marie de Pons de la Grange, dame du Bouchet, de laquelle il eut dix enfants, entre autres :
1° Edouard de Motier de la Fayette, qui forma le degré suivant.
2° Jean-François, appelé l'abbé de Vissac, chanoine- comte de Brioude, nommé à l'abbaye de Saint- Ségne en 1719, mort en octobre 1721.
3° Henri-Joseph, chevalier de Malte, page du grand- maître en 1686.
4° Jean-Marie, reçu chevalier de Malte le 10 octobre 1691, fut tué en Allemagne en 1704, étant capitaine au régiment de Montboissier. Edouard de Motier de la Fayette, baron de Vissac, seigneur du Bouchet, de Fiz, de Villeneuve de Fargettes et autres lieux, servit au siége de Philipsbourg en 1688, et, trois ans après, à celui de Mons, où il fut blessé. Il se trouva à la bataille de la Marsaille le 4 octobre 1693, aux siége» de Gironne et de Barcelone, sous le duc de Vendôme, en 1697 ; au combat d'Eckeren, en Flandres, en 1703, et, la même année, à la bataille de Spire, où il reçut une blessure grave en combattant à la tête d'une compagnie des dragons du roi. Il fut marié, le 9 janvier 1708, avec Catherine de Suat de Chavagnac, dame de Chavagnac, qui le rendit père des suivants :
1 " Jean-Roch de Motier, marquis de la Fayette, en faveur duquel testa Marie-Magdeleine de la Fayette, duchesse de la Trémouille, le 3 juillet 1717. Il fut tué au siége de Milan en 1733, avant d'avoir été marié.
2° Michel-Louis-Christophe-Roch-Gilbert, marquis de la Fayette, marié, le 22 mai 1754, à Marie-Louise Jntie de la Rivière, fille du marquis de la Rivière, député aux états de la province de Bretagne, de laquelle naquit, en 1757, le célèbre Marie-Paul-Roch-Yves-Gilbert de Motier, marquis de la Fayette, qui a rempli l'Europe et l'Amérique de son nom. Celui-ci a laissé, de Marie-Adrienne-Françoise de Noailles d'Ayen, un fils nommé Georges de la Fayette, époux de Mite Destutt de Tracy.
M. Georges de Lafayette et son fils, M. Oscar de Lafayette, capitaine d'artillerie, représentent tous deux à la chambre des députés le département de Seine-et-Marne, le premier, l'arrondissement de Coulommiers, le second, l'arrondissement de Meaux.
Sources : « Nobiliaire d'Auvergne » de Jean-Baptiste Bouillet