lundi 27 juillet 2009

Famille de Chazeron

Seigneurs marquis de Chazeron, de Châtelguyon, de la Tourette, de Pronsat, de Chars, de Rochedagoux, de Vollore, de Montguerlhe, de Crest, de la Contamine, de Moriat et autres lieux, en Auvergne et en Bourbonnais. Cette famille illustre devait son nom à un ancien château féodal, situé près de Riom. Quelques généalogistes et Chabrol lui-même ont pensé qu'elle avait une origine commune avec celle d'Autier- Villemontée , et qu'elle portait primitivement le nom d'Autier (Allerlus]. On a liré cette induction de ce que les terres de Châtelguyon et de Chazeron auraient appartenu à la maison d'Autier avant de venir à celle de Chazeron. Châtelguyon a, en effet, été possédé en premier lieu par les familles d'Autier et de La Roche-Châteauneuf, et acquis ensuite, de cette dernière, par Oudart de Chazeron en 1395 ; mais il ne paraît pas en être de même de la seigneurie de Chazeron que nous croyons n'avoir jamais cessé d'appartenir à ceux de son nom. Il est vrai que Chabrol cite on titre de 1376 ou 1378, par lequel Jean I, comte d'Auvergne, l'aurait remise, à titre de don, à Robert et Antoine de Chazeron, frères (1) ; mais Chabrol a pu se méprendre sur le véritable sens de cette libéralité qui, selon nous, ne dut consister que dans l'abandon du droit de justice, appartenant au comte, en «a qualité de suzerain, et nullement dans le droit de propriété de la terre et de la directe seigneurie. D'ailleurs, les deux familles paraissent parfaitement distinctes ; nulle part, le nom d'Autier ne se trouve accolé authentiquement à celui de Chazeron, excepté cependant dans un contrat de mariage de Louis-Amable d'Autier, du 5 février 1786, où Nicolas-Claude-Martin d'Autier, son père, joint à son nom celui de Chazeron. Audigier, que l'on doit supposer bien instruit, donne la filiation des seigneurs de Chazeron depuis 1260, sans faire la moindre mention de la famille d'Autier (2). Il y a donc lieu de croire que les généalogies publiées par La Chenaye des Bois et par Saint-Allais ont été dressées sur de fausses données. Voici ce qui paraît mieux justifié.

(1) Dans un inventaire des titres de la maison d'Autier, qui nous a été communiqué par M. le comte d'Autier, Inventaire qui n'a d'autre authenticité que de porter la signature de l'abbé Bergier, entre les mains duquel les titres auraient été déposés à Paris le 13 mars 1780, il est fait mention d'un hommage rendu en 1360 à l'abbaye de Mausac. des terret et teigneuries de Chazeron et Chatelguyon, par noble homme Franconnet Autier de Chazeron, Géraud Auticr , chevalier, et Robert Autier, damoiseau, fils du- dit Géraud, lesquelt tout ensemble ont rendu ladite foi-hommage.
Le même inventaire mentionne de plus Véchange fait entre Jean II, comte d'Auvergne et de Boulogne, et Géraud Autier, chevalier, de Vannée 1376.
(2) Audigier, t, I, p. 284 ; t. Iv, p. 67; t. 5, p. 92-94.

Oudin de Chazeron , chevalier , seigneur de Chazeron, vivait sous le règne de saint Louis ; il laissa Jacques de Chazeron qui vivait en 1290, et celui-ci fut père de François de Chazeron, damoiseau, lequel assista au mariage de Dauphine de La Tour avec Astorg d'Aurillac , le mercredi avant la fête de Saint-Georges 1314; il figura aussi parmi les nobles qui défendaient leurs priviléges contre le clergé en 1328 (1). Jean de Chazeron, capitaine du château d'Usson en 1380, fut père d'Oudart de Chazeron, marié vers la même époque à Marguerite de Besse de Bellefaye , proche parente des papes Clément VI et Grégoire XI, fille de Pierre de Besse de Bellefaye et de Marguerite de Thiers, dame de Vollore. Cette alliance éleva Oudart de Chazeron au rang des principaux seigneurs de la province, parmi lesquels il jouissait d'une grande considération ; il assista au testament de Jean 1, comte d'Auvergne, le 22 mars 1386, et Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne, le désigna pour l'un des exécuteurs de ses dernières volontés le 13 septembre 1386, conjointement avec le roi, le duc de Berry, le duc de Bourbon, le sire de La Tremouille et autres grands du royaume (2).
(1) Jtaluzc, t. it, p. 154-576.
(2)Bittoire de Bourgogne, t. n, p. 96.


Jean II de Chazeron, son fils, reçut avec Jacques, son frère, le 4 octobre 1415, plein pouvoir de la dame de Vollore, leur mère, de faire en son nom foi-hommage de la seigneurie de Montgnerlhe au duc de Berry et d'Auvergne (1). Jean II remplit la même formalité à l'égard de la terre de Chazeron en 1437, et il assista à l'acte de curatelle d'Agne de La Tour, seigneur d'Olliergues, le dernier jour de février 1444 (2). Celui-ci laissa de Catherine d'Apchier, sa seconde femme, Jacques de Chazeron, premier maître d'hôtel du roi ; il fut marié deux fois i 1° à Jeanne de La Chassagne, dame de La Molière, mariage qui fut dissous, sous prétexte d'impuissance, par sentence de l'official de Clermont en 1470. Sa seconde femme fut Anne d'Amboise, sœur du célèbre Georges d'Amboise, cardinal- archevêque de Rouen, ministre du roi Louis XII, et de Jacques d'Amboise, évêque de Clermont. De cette union vint François de Chazeron, conseiller et chambellan du roi, bailli d'Usson, lequel épousa, avant 1523, Antoinette d'Urfé, qui le rendit père de plusieurs enfants, entre autres, de Gabriel de Chazeron, auteur de la branche de la Tiercerie, représentée, en 1666, par Annet de Chazeron , mort peu après le dernier de sa race.
Antoine de Chazeron, frère de Gabriel, fut chevalier de l'ordre du roi et premier maître d'hôtel de sa majesté ; Claude Le Maréchal de Fourchant, sa femme, ne lui donna qu'un fils unique, Gilbert de Chazeron, sénéchal et gouverneur du Bourbonnais et conseiller d'Etat. Ce seigneur contribua puissamment au gain de la bataille d'Issoire, le 14 mars 1590, et se signala les années suivantes contre le duc de Nemours, chef de la ligue, sur lequel il eut constamment l'avantage de la campagne.
(1) Histoire de l'Ordre du Saint-Etprit, par Saintefoix, p. 40ft. diverses variantes provenant de la transposition des émaux, et en dernier, elles étaient :
D'or, au chef émanché de trois pointes d'azur.
On trouve d'autres armoiries de cette famille : D'argent, au chef émanché d'azur ; De gueules, au chef émanché d'or; Et d'or, au chef émanché de gueules.
Sources : Extraits du livre «Nobiliaire d'Auvergne » Par Jean-Baptiste Bouillet
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