samedi 22 décembre 2007

Notre-Dame d'Espinasse

Le nom d’Espinasse vient du latin « spina » que signifie épine.
D’antiques traditions affirment qu’un ermite aurait choisi au VII ème siècle ce lieu solitaire pour y vivre dans la pénitence. Il aurait édifié là un oratoire dédié à Saint Séverin.
Une apparition de la Vierge aurait entraîné la construction d’une modeste « chapeloune » remplacée en 1860 par la chapelle actuelle.
La tradition raconte que pendant les guerres religieuses du XVI ème siècle, une pieuse personne réussit à soustraire la statue aux profanateurs et l’enfouit dans la terre. A l’endroit même sortit un filet d’eau qui depuis ne tarit jamais. Cette eau est reconnue pour avoir des vertus contre l’eczéma, les maladie de peau et des yeux particulièrement chez les enfants.
L’église d’Espinasse comporte une seule nef de deux travées, pas de transept, et un chœur à trois pans. De belles stalles du XVII ème siècle ornent le chœur. On remarque un bénitier tailler dans un bloc de granit, un important bloc de pierre de forme ronde servait de fonds baptismaux. A côté se trouve la piscine de récupération des eaux baptismales. Dans une niche, sur le mur nord de la nef, se trouve une intéressante pierre tombale dont vous pouvez déchiffrer le nom…
La structure d’ensemble de l’église rappelle l’époque gothique du XIV ème siècle reprenant un édifice roman dont subsiste peut-être les murs gouttereaux de la nef et au sud deux fenêtres en plein cintre
A remarquer aussi la belle porte ouest avec ses vantaux anciens.
Avant la Révolution elle était couronnée d’un clocher où s’y trouvaient quatre cloches. Sur l‘ordre de Couthon, il fut démoli en 1793, les pierres vendues et les cloches envoyées à la fonderie. En 1819, il avait fallu remplacer le clocher démoli, on édifia un clocher en bois pour y placer une cloche qui venait d’être fondue. Le clocheton actuel a été construit en 1921.
Le sanctuaire d’Espinasse demeure un haut lieu religieux pour toute la région. Chaque année, le 15 août, jour de la fête de l’assomption, le pèlerinage connaît une animation considérable qui contraste avec la quiétude habituelle de ce lieu.
Depuis 1996, a été créé un association : L’Association des Amis de Notre Dame d’Espinasse. Cette association, régit par la loi de 1901, comprend un vingtaine de bénévoles dévoués et peut œuvrer grâce aux fidèles et généreux donateurs. Son siège est à la mairie d’Aubusson d’Auvergne. Cette association a pour but la mise en valeur, l’entretien et la restauration des édifices religieux et le patrimoine culturel, en accord avec le clergé, affectataire, responsable du culte.
Depuis sa création, elle a réalisé différents travaux, tels que sanitaires, parvis de l’église, remise en état de la statue monumentale devant la chapelle, restauration complète de la chapelle, aménagement de la source miraculeuse…

Ouverture et accueil de la chapelle : Du 14 juillet au 15 août, vendredi, samedi, dimanche, lundi de 15h30 à 18h30.

Les Maires


  • 1800 – 1806 : Pascal Pierre-Jean

  • 1806 – 1813 : Pascal Pierre-Jean

  • 1813 – 1822 : Pascal Pierre Jean

  • 1822 – 1826 : Pascal Pierre Jean

  • 1826 – 1830 : Blanc Jean

  • 1830 – 1831 : Blanc Jean

  • 1831 – 1832 : Burias, dit Dubost Jean-Baptiste

  • 1832 – 1836 : Burias, dit Dubost Jean- Baptiste

  • 1836 – 1843 : Tailhandier Antoine-Joseph

  • 1843 – 1846 : Tailhandier Antoine-Joseph

  • 1846 – 1847 : Tailhandier Antoine-Joseph

  • 1847 – 1852 : Desfarges Claude-Edouard

  • 1852 – 1853 : Dufraisse Vital

  • 1853 – 1861 : Foulhouze Marc

  • 1861 – 1866 : Foulhouze Marc

  • 1866 – 1867 : Foulhouze Marc

  • 1867 – 1872 : Dufraisse Jean

  • 1872 – 1873 : Foulhouze Joseph

  • 1873 – 1877 : Bordelle Pierre

  • 1877 – 1879 : Bordelle Pierre

  • 1879 – 1880 : Dufraisse Jean

  • 1880 – 1881 : Macheboeuf Jean-Baptiste

  • 1881 – 1884 : Dufraisse Jean

  • 1844 – 1888 : Dufraisse Jean

  • 1888 – 1892 : Dufraisse Jean

  • 1892 – 1896 : Dufraisse Jean

  • 1896 – 1900 : Dufraisse-Rallière Jean-B.

  • 1900 – 1907 : Dufraisse Jean-B.

  • 1907 – 1911 : Ducros Francisque

  • 1911 – 1920 : Ducros Francisque

  • 1920 – 1925 : Ducros Francisque

  • 1925 – 1929 : Bertrand Jean-Marie

  • 1929 – 1935 : Bertrand Jean- Marie

  • 1935 – 1938 : Darteyre Jean-Marie

  • 1938 – 1945 : Dufraisse Adolphe

  • 1945 – 1962 : Dufraisse Adolphe

  • 1962 – 1983 : Découzon Louis

  • 1983 – 2001 : Découzon Jean-Claude

  • 2001 – . . . . : Laluque Gilles

Les Seigneurs

L’origine du château d’Aubusson est inconnue, aucun document n’en fait mention. Un de Montboissier, issu du château de ce nom reçut en héritage le fief d’Aubusson à une époque qui nous reste inconnue et y fit souche avec les descendants dont les noms suivent :
- Eustache III de Montboissier, est seigneur dudit lieu, d’Aubusson et Monteil et de Boissonnelle. En 1289, le roi Philippe le Hardi confirme les droits et franchises de la Terre de Montboissier et déclare que celles d’Aubusson et de Boissonnelle sont mouvantes de la Couronne depuis 1251. Eustache III meurt, entre les années 1304 et 1309, et est enterré, près de la tombe de son père, dans l’abbaye de Montpeyroux.
- Héracle de Montboissier, fils d’Eustache III possède après lui les châteaux d’Aubusson et de Boissonnelle, qu’il a reçus en partage, avec 700 livres tournois de rente dans son contrat de mariage avec Agnès de Chastel-Perron, passé, en 1307, à Saint Just-sous-Meymont.
- Jean 1er de Montboissier, fils aîné d’Héracle est seigneur d’Aubusson, Monteil et autres lieux. En 1339, il sert le roi Philippe de Valois avec huit écuyers composant sa compagnie. Il meurt en 1350, laissant de Jeanne Flotte, sa femme, fille de Guillaume Flotte, seigneur de Ravel et Chancelier de France, quatre filles et un fils, Louis de Montboissier.
- Louis 1er de Montboissier, chevalier, baron dudit lieu, seigneur d’Aubusson, Monteil, Boissonnelle et Vaux-Meaudre, ce dernier fief, comme Boissonnelle, en la paroisse de Saint-Dier. Il épousa, le 22 octobre 1355, Marthe de La Roche, fille de Hugues de La Roche, seigneur de Châteauneuf, et de Tournoël. Il mourut, en 1414, après avoir institué Louis, son fils aîné, héritier universel, mais comme celui-ci ne laissa pas d’enfants, Jean son second fils continua la lignée.
- Jean II de Montboissier, baron dudit lieu, seigneur d’Aubusson et autres lieux fit un partage avec son frère Pierre, des biens laissés par leur père, Louis 1er de Montboissier, et par leur frère aîné, Louis de Montboissier. Il ne laissa que deux filles, de Catherine de Chassignolles, sa femme.
- Pierre II de Montboissier, frère de Jean II, posséda après lui la seigneurie d’Aubusson, il épousa, en 1425, Jeanne de Chastillon, fille de Gaucher de Chastillon, chambellan du roi Charles VI. Il mourut en 1438, laissant deux fils : Guillaume de Montboissier, chanoine comte de Brioude et de Lyon et Jean III.
- Jean III de Montboissier, seigneur d’Aubusson et Boissonnelle, épousa en 1° noces, Jeanne de Gaillonnel, dont il n’eut pas d’enfants, et en 2° noces, Isabeau de Beaufort, fille de Louis de Beaufort, seigneur de Canillac, comte d’Allais, vicomte de La Mothe et Valhernes. Il eut trois filles et quatre fils, parmi lesquels, Jean IV qui suit :
- Jean IV de Montboissier, chevalier, baron dudit lieu, seigneur d’Aubusson et Monteil, La Faurie, Boissonnelle, Vaux-Meaudre et Hauterive, ce dernier château sis en la paroisse de Sermentizon, épousa, le 18 août 1483, Marguerite de Vienne. Il eut six enfants, dont l’aîné Jacques qui suit :
- Jacques de Montboissier fut institué, le 30 avril 1511, héritier universel de Jacques de Beaufort, seigneur de Canillac, son grand oncle, à la charge pour lui et ses descendants de relever et porter, à perpétuité, le nom et les armes de Beaufort. Il épousa en 1513, en 1° noces, Françoise de Chabannes, fille de Jacques de Chabannes, seigneur de La Palisse, maréchal et grand maître de France, gouverneur du duché de Milan. Il épousa en 2° noces, le 17 novembre 1526, Charlotte de Vienne. Il eut huit enfants : quatre du 1er lit et quatre du 2ème .
- Jacques V de Beaufort-Montboissier, fils puîné de Jacques et de Charlotte de Vienne, reçut de son père, en apanage, au mois de 1537, la vicomté de la Mothe-Canilhac, près de Brioude, avec les seigneuries d’Aubusson, Pont du Château, Auriouse, La Fouillouse, Lussat, Les Martres, Monton, Veyre, ainsi que les péages de Montferrand, de Riom et du Breuil sur Couze. Il épousa Jeanne de Maumont, et eut sept enfants.
La terre d’Aubusson passa de la Maison de Montboissier dans celle de La Fin, par suite du mariage de Gilberte-Gabrielle de Montboisiser, dame d’Aubusson avec Jacques de La Fin, chevalier de l’Ordre du Roi, gentilhomme de Chambre et gouverneur de Montferrand, célébré le 9 septembre 1572.
- Alexandre de La Fin, fils de Jacques et de Gabrielle de Montboissier, disposa des fiefs d’Aubusson et Monteil, Boissonnelle et Vaux-Meaudre, en faveur de sa femme, Jacqueline de La Souchère, petite-nièce du cardinal Jérôme de La Souchère, abbé de Citeaux et de Clairvaux.
- François de Cordeboeuf de Beauverger de Montgon, Le 13 février 1624, Marie de La Baume, fille d’Antoine et de Jacqueline de La Souchère, dame d’Aubusson, épousa François de Cordeboeuf de Beauverger de Montgon, page de la Chambre du Roi, lieutenant de chevau-légers, fils de Pierre de Cordeboeuf-Beauverger-Montgon, gentilhomme de la Chambre du Roi, capitaine de chevau-légers et de Charlotte de Chabannes-Curton.
- Charles-Alexandre de Cordeboeuf-Beauverger, leur fils, comte de Montgon, posséda après eux, les seigneuries d’Aubusson, Monteil et Boissonnelle. Il fit plusieurs campagnes et assista au siège de Bordeaux en 1652. Il épousa, la même année, Marie-Françoise de La Barge, héritière de sa Maison, fille de François-Christophe et de Catherine d’Albon. Il en eut : 1er Jean-François qui suit, 2ème Jean et Gabriel-Maximilien, tous deux chevaliers de Malte, 3ème Claire-Henriette de Montgon, mariée au marquis de Champigny, 4ème Marie, abbesse de Charenton, en Bourbonnais, en 1698,, 5ème Claude-Christophe et Pierre-Gaspard de Beauverger-Montgon, l’un et l’autre prieurs commendataires d’Augerolles, 6ème Philippe-Gilbert de Cordeboeuf, comte de Montgon, maréchal de camp qui se fit remarquer par sa bravoure, à Fleurus, en 1690, à Nerwinde, en 1693, à Ramilies, en 1709, à Denain, en 1712, et qui épousa, en 1723, Henriette de la Roche-Aymon, dont il n’eut qu’une fille.
- Jean-François de Cordeboeuf-Beauverger, marquis de Montgon, seigneur d’Aubusson et Monteil, chevalier de Saint Louis, en 1700, lieutenant-général des armées du Roi, en 1702, remplit longtemps les fonctions d’inspecteur général de la cavalerie française et assista à toutes les guerres de la fin du règne de Louis XV. Il avait épousé, en 1688, Louise de Sublet d’Hendicourt, fille de Michel, grand Louvetier et Bonne de Pons. Il en eut : une fille, Marie-Michelle de Cordeboeuf-Beauverger-Montgon, mariée le 11 mai 1711, à François-Gaspard de Montmorin, seigneur de La Chassaigne, Sémier, Coppel et autres places et un fils Charles-Alexandre, dit l’abbé de Montgon.
La maison de Montgon, à laquelle appartinrent ces divers seigneurs d’Aubusson, à tiré son nom primitif de Cordeboeuf, d’un fief du Bourbonnais. Elle est connue depuis Reynaud de Cordeboeuf, bailli des montagnes d’Auvergne, en 1352.
En 1466, Merlin de Cordeboeuf, écuyer de Louis XI honora de sa confiance et chargea de la conduite d’un corps en Catalogne, épousa Antoinette-Blanche, fille et héritière de la maison Blanc de Beauverger. Depuis lors, ses descendants ajoutèrent à leur nom de Cordeboeuf, celui de Beauverger.
En 1578, François de Cordeboeuf-Beauverger, lieutenant de la compagnie des ordonnances du comte de Randan, fils de Bénigne de Cordeboeuf et de Louise de Léotoing-Montgon, fut substitué, par le frère de sa mère, Jacques de Léotoing-Montgon, dernier représentant de cette Maison aux noms et aux armes de Montgon.
Cette illustre famille est continuée de nos jours (1923), par M. le Marquis de Montgon, résidant au château de Montagne, paroisse de Crevant.
- Bernard de Champigny, Au milieu du XVIII° siècle, La Terre d’Aubusson et Monteil passa, par l’effet de substitution, de la Maison de Montgon dans celle de Bernard de Champigny.
- M. Antoine-François de Chazerat, 1er président de la Cour des Aides de Clermont, l’acheta à M. le marquis de Champigny.
- Charles-Antoine-Claude de Chazerat, son fils, 1er président de la même cour, après son père, et plus tard, lieutenant d’Auvergne, la posséda après lui. Il fut le dernier seigneur d’Aubusson et mourut, le 7 septembre 1824, à l’âge de 96 ans. Il avait épousé Mlle Rollet de Mirabel, fille d’un président du bureau des finances, à Riom. Il n’a pas laissé de postérité. Son tombeau est à l’entrée du cimetière de Clermont.
Les de Chazerat, originaires du Berry, puis transplantés en Bourbonnais et en Auvergne, étaient seigneurs de Gondailly, à Saint Gérand le Puy, de Ligonnes de Fontenilles, à Lezoux, du Mas d’Ornon, de Codognat, de Lempty, de Seychalles, de Lignac, de Bort, d’Aubusson et Monteil, de Chassagnolle, de Puyfol et autres lieux.
M. de Chazerat ayant émigré, pendant la Révolution, les biens qu’il possédait à Aubusson, furent vendus, au profit de la Nation, le 28 frimaire an 2 de la République (18 décembre 1793). (« La Vicomté et paroisse d’Aubusson » Abbé Adrien Adam, 1923).

Historique

Aubusson se trouve dans la vallée du Couzon, affluent de la Dore, sur un ancien chemin conduisant de Courpière à Vollore, le pays est accidenté, la population est très dispersée.
Jusqu’en 1789, Aubusson fut la paroisse d’Aubusson-Espinasse (Espinasse est l’endroit plein « de plantes épineuses »), il fut d’ailleurs question un moment de rendre officiellement ce nom à la commune. Son territoire était partagé entre plusieurs seigneuries : Puy-Millier, La Souche, Lhauzun, Tournebize et Aubusson.
Puy-Millier depuis le XIII° siècle au moins appartenait aux Chaulet, en 1407, Marguerite Chaulet épousa Antoine de La Barge et depuis lors ses biens suivirent le sort de la Seigneurie de La Barge (commune de Courpière).
La Souche connut divers propriétaires jusqu’en 1612, date de son achat par Antoine de Bonnevie (Voir les seigneurs de Bonnevie de Pogniat), seigneur de Tournebize, et fut ainsi uni à sa seigneurie.
Tournebize eut pour propriétaires les Ratier, les Bonnevie, puis aux XVII° siècle par le mariage de l’héritière, les Matussières, au XVIII° siècle cette seigneurie passa à des bourgeois.
La seigneurie d’Aubusson était aux Montboissier au XIII° siècle et resta dans cette famille jusqu’au mariage en 1572 de Gilberte de Montboissier avec Jacques de La Fin, un autre mariage en 1624 fit passer Aubusson aux Beauverger-Montgon, dans le courant du XVIII° Marie de Beauverger-Montgon, épouse de Jacques de Champigny, laissa la seigneurie à son fils qui, en 1752, la vendit pour 268 000 livres à Charles Claude de Chazerat qui allait devenir Intendant d’Auvergne.
La haute justice était partagée entre la commanderie de Courtesserre, notamment sur Aubussson-Espinasse et la Souche, et la seigneurie d’Aubusson sur le reste de la paroisse et sur de nombreux villages et hameaux des paroisses de Courpière, Vollore et Augerolles.
Jusqu’au 12 juillet 1620, l’église paroissiale était à Espinasse, sous le patronage de saint Séverin, à Aubusson il n’y avait que la chapelle du château dédiée à saint Blaise. Celle-ci ayant été agrandie grâce aux libéralités du seigneur de La Fin, et des plus importants habitants du bourg, l’évêque Joachim d’Estaing consentit à en faire le centre paroissial et désormais nomma le curé, mais l’église d’Espinasse conserva le titre « d’église mère » et le cimetière resta près d’elle, en 1715, le curé adressa en vain une supplique à l’évêque pour qu’il soit transféré à Aubusson.
Espinasse fut longtemps le centre d’un important pèlerinage le 15 août, on y vénérait une statue de la Vierge. Il y a bien des légendes à son sujet. Pendant les guerres de Religion elle aurait été enterrée près de la chapelle pour échapper à la profanation. Pour la retrouver on dut fouiller la terre, c’est alors qu’une source jaillit là-même où on avait caché la statue, depuis l’eau n’a jamais cessé de couler même les années de grande sécheresse. Pendant la Révolution une femme, Louis Dumas, cacha la statue et lui évita la destruction.
(« Histoire des communes du Puy de Dôme » sous la direction de André Georges Manry 1988).
(« Notre Dame d’Espinasse » Abbé J. Decouzon
)
Aux XVII° et XVIII° siècles.
A la fin du XVII° siècle, Mgr Bochart de Saron visita Aubusson en avril 1698. il trouva l’église en bon état avec un clocher meublé de quatre cloches. On y conservait d’importantes reliques. Les deux confréries du saint Sacrement et du Rosaire n’avaient aucun revenu. Les comptes des marguilliers étaient mal tenus. La chapelle du château était en bon état, mais celle de La Souche était interdite depuis longtemps. La paroisse comptait environ 300 communiants assez assidus, sauf deux personnes qui « prétendent être mariés ». Il n’y avait aucune école.
L’évêque se rendit ensuite à Espinasse, simple, annexe, où le culte n’était plus célébré régulièrement. Dans un reliquaire on conservait les ossements de sept saints et une dent de saint Laurent, dans un autre des ossements de saint Jean Baptiste, saint Séverin et sainte Magdeleine.
Mgr Bochart de Saron revint à Aubusson en 1703, il ne constata pas de changements. Le nombre de communiants est alors estimé à 250.
Les cabaretiers donnent à boire pendant les offices, l’évêque demande au curé de les dénoncer à la haute justice du lieu. Il n’y a toujours pas d’école, mais le curé « enseigne les garçons », la sage-femme est bien instruite.
En 1723, Massillon est de passage. Il ne fait aucune remarque particulière, cette fois les communiants ne sont plus que 200.
En mai 1778, c’est la visite de Mgr Bonal. Toujours pas d’école, mais les enfants « sont bien instruits du catéchisme ». Les cabaretiers ne méritent aucun reproche. En inspectant les reliques, l’évêque voit « dans une croix de bois une portion de la vraie croix revestue de son authentique », chose dont on parlait pas précédemment. D’autre part en plus du curé il y a deux prêtres filleuls (nés et baptisés dans la paroisse), ceux-ci avaient été installés en 1784.
Au XVIII° siècle Aubusson, en plus d’une agriculture médiocre, avait plusieurs tisserands et quelques petits moulins. L’exploitation forestière était importante, les forêts n’étaient propriété ni de la paroisse, ni de ses hameaux, mais d’une communauté d’habitants d’origine très ancienne (en 1403 le seigneur lui avait accordé de droit de chasse). La forêt d’Aubusson se trouve sur le territoire de Vollore-Montagne.
Le 9 septembre 1787 se tint une importante assemblée de paroisse. Les habitants décidèrent de s’imposer pour la somme de 1 000 livres pour la construction d’un « chemin royal » menant du village de Courpière, l’intendant promettait une subvention de 3 000 livres le procès-verbal de la réunion fut signé par les membres du tribunal seigneurial, le notaire et plusieurs habitants, une vingtaine d’assistants déclarèrent savoir signer. Les travaux commencèrent en avril 1788, mais un propriétaire y mit opposition parce que la route traversait son domaine et lui causait une grosse perte. (« Notre Dame d’Espinasse » Abbé J. Decouzon)
La Révolution.
Quelques mois avant la réunion des Etats généraux, de Chazerat, seigneur d’Aubusson, vendit une importante forêt à un groupe d’habitants associés, peu après il émigra et ses biens furent saisis, mais les acheteurs conservèrent leurs droits et purent construirent une scierie avec canaux d’amenée d’eau. Aujourd’hui elle est exploitée par le syndicat forestier d’Aubusson rassemblant les habitants de soixante dix villages ou hameaux héritiers des communautés qui avaient autrefois un droit d’usage dans ces mêmes forêts.
En 1791, le cura refusa de prêter serment à la constitution civile du clergé et fut remplacé par un constitutionnel qui un peu plus tard se rétracta. A une enquête des administrateurs du département sur les menées possibles des prêtres réfractaires, la municipalité d’Aubusson répondit que : « Tous les messieurs dont il s’agit ne troublent en aucune façon l’ordre public. C’est ce qu’on l’honneur de vous certifier ceux qui sont avec une parfaite vénération. Messieurs, vos très humbles serviteurs. »
En octobre 1792 les administrateurs de Thiers demandèrent aux habitants où devait être installé le siège paroissial : Aubusson Espinasse. Ceux-ci se réunirent et sur les 68 présents 61 demandèrent le maintien de l’église à Espinasse, elle était « l’église mère », plus centrale sur le territoire communal, de plus l’église d’Aubusson était en mauvais état. Le culte fut donc célébré à Espinasse mais pour peu de temps, en décembre 1793 en application des arrêtés de Couthon l’église fut fermée, ses cloches envoyées à la fonderie « toutes les images de la superstition détruites ».
La période révolutionnaire ne semble pas avoir connu de violents incidents. En 1796, on comptait douze hommes à Aubusson aux armées, quarante autres avaient disparus. (« Notre Dame d’Espinasse » Abbé J. Decouzon)

Descriptif

Avant 1793 :
Espinasse-Aubusson (Paroisse) – 1793 : Aubusson – 1937 : Aubusson d’Auvergne
Administration ancienne :
Souveraineté : Avant 1789 (Royaume de France) – 1790 (Puy de Dôme)
Département : 1793 (Puy de Dôme) – 1801 (Puy-de-Dôme)
District : 1793 (Thiers)
Arrondissement : 1801 (Thiers)
Canton : 1793 (Augerolles) – 1801 (Courpière)
Descriptif
Région : Auvergne
Département : Puy de Dôme (63)
Arrondissement : Thiers
Canton : Courpière
Superficie : 679 ha
Population :
1793 (513) – 1800 (559) – 1806 (617) – 1821 (820) – 1831 (743) – 1836 (775) – 1841 (796) – 1846 (751) – 1851 (686) – 1856 (691) – 1861 (648) – 1866 (707) – 1872 (729) – 1876 (708) – 1881 (660) – 1886 (642) – 1891 (650) – 1896 (655) – 1901 (611) – 1906 (592) – 1911 (540) – 1921 (428) – 1926 (413) – 1931 (406) – 1946 (350) – 1954 (304) – 1962 (278) – 1968 (242) – 1975 (221) – 1982 (194) – 1990 (1991) - 1999 (220) – 2005 (220)
Lac : 28 ha
Point culminant :
305m/609m
Nom des habitants :
Aubussonnais
Arbre remarquable : Mûrier (Hauteur : 7 m – Circonférence : 450 cm) Puy Millier
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